Embauches : de la chute libre à la chute modérée

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Après une chute historique au printemps, les déclarations d’embauches se relèvent peu à peu.

Crise sanitaire et économique sans précédent oblige, le marché de l’emploi est dans tous ses états depuis plusieurs mois. Et quels états ! Le second trimestre a vu les déclarations d’embauches en CDI ou en CDD de plus d’un mois chuter drastiquement. Si la baisse spectaculaire s’est surtout concentrée en avril, mai et juin observent un léger rebond. Mais la situation demeure inquiétante.

L’économie française n’en a pas fini avec les mauvaises nouvelles. Le constat était attendu par les prévisions, il est désormais confirmé par les chiffres. Dans son rapport, publié mercredi 22 juillet, l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), rapporte une « baisse historique » des embauches ces derniers mois. Plus concrètement, hors intérim, les embauches en CDI ou en CDD de plus d’un mois ont chuté de 40,1 % au second trimestre, par rapport au trimestre précédent. Dans le détail, les nouveaux CDI ont baissé de 43,7 % et les CDD de plus d’un mois de 36,6 %. Au total, l’Acoss rapporte 1,21 million de déclarations d’embauches de plus d’un mois dans le privé, hors intérim donc, sur le second trimestre. Loin, très loin du record de 2,18 millions de déclarations d’embauches atteint pendant l’été 2019. Si l’ampleur du choc causé par la covid-19 parle d’elle-même, les données de l’Acoss révèlent tout de même que le plus dur semble être derrière nous.

Reprise encourageante et sombre horizon
À y regarder de plus près, la chute libre des embauches correspond à un mois d’avril catastrophique, marqué par le confinement et la circulation massive du virus. Sur ces seules quatre semaines, les embauches ont fondu de 72,2 % ! Certes, les deux mois qui suivent affichent encore des dynamiques négatives, mais la tendance est à l’amélioration : – 49,5 % en mai et – 9 % en juin. Voilà qui confirme les constats de rebond du marché du travail dans la foulée d’un déconfinement bienvenu.
Sur l’ensemble du second trimestre, le recul des embauches touche toutes les tailles d’entreprises, des TPE (- 36,1 %) aux entreprises de 20 salariés ou plus (- 42,8 %). Et tous les secteurs. Du BTP (- 27,1 %) au tertiaire (- 42,1 %), en passant par l’industrie (- 37,2 %). Pendant que les secteurs du transport, de l’hébergement et de la restauration sont logiquement particulièrement atteints, ceux de l’industrie pharmaceutique, de l’agriculture et de la santé observent des baisses bien plus limitées. D’un point de vue géographique, l’Île-de-France (- 50,6 %) présente sans surprise la baisse d’embauches la plus importante. L’ouest de la France est plus épargné, avec une baisse de 36 % pour la Bretagne ou de 39,1 % pour les Pays de la Loire.
En somme, le printemps fut noir pour l’emploi en France, mais les mois de mai et juin témoignent de la reprise et du rebond de l’activité. Malgré cette note positive, l’horizon reste sombre et de nombreuses entreprises pourraient lancer des plans de sauvegarde de l’emploi dans les prochains mois. Selon Bercy, la contraction de l’emploi va se prolonger cette année. La Banque de France prévoit, elle, un taux de chômage de 11,7 % en 2021.

Adam Belghiti Alaoui

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