Quand la covid-19 fait sauter les bouchons

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Le confinement a provoqué une chute du trafic routier en France et un effondrement du taux de congestion. Mais les nuisances reprennent de plus belle.

Les embouteillages, eux aussi, « victimes » de la covid-19 ? Lors d’une vidéoconférence organisée par TomTom, l’un des grands du GPS routier, Vincent Martinier et Priscilla Zachée ont analysé l’impact de la crise sanitaire sur le trafic routier des grandes métropoles françaises.

À l’aide de GPS, téléphones portables ou de systèmes embarqués dans les voitures, ce sont plus de 600 millions de produits qui fournissent des données analysables par TomTom. Pas de surprise, le trafic routier s’est écroulé durant le confinement et le taux de congestion a fondu. Points clés.

 C’est ce qu’on appelle une « externalité positive ». À la suite du confinement généralisé mi-mars dans toute la France, le nombre de voitures sur la route a dégringolé, fondu, s’est évaporé. Et ce n’est pas la capitale qui dira le contraire, « on observe une baisse du trafic de 85 % lors de la première semaine de confinement à Paris intra muros », en comparaison avec une semaine témoin du 2 au 8 mars (avant confinement), chiffre Priscilla Zachée, responsable partenariats chez TomTom. Repli moins marqué mais tout aussi visible à Marseille, avec une réduction « de 72 % du trafic dans la ville même », toujours par rapport à la semaine d’avant confinement.

À Paris, un délestage total du périph
Côté taux de congestion – soit la valeur de temps en plus par rapport à une circulation fluide – la nuisance a elle aussi fondu. Bien sûr, difficile de le comparer à la deuxième semaine de janvier pendant laquelle il a atteint des sommets en raison notamment des grèves. Il n’empêche que le 16 mars, le périphérique parisien s’est littéralement désengorgé. Vincent Martinier, directeur communication chez TomTom, parle d’une « disparition totale du trafic routier d’autant plus pour les villes qui disposent de réseaux denses comme les quatre voies ». En 2019, aux heures de pointe à Paris, pour un trajet d’une heure (30 minutes aller-retour), les automobilistes perdaient en moyenne 42 minutes. Durant le confinement, « pour ce même trajet, on ne perdait que cinq minutes », soit un gain de 37 minutes, a retenu Vincent Martinier. Une circulation fluide donc.

Quelles solutions ?
Dès le déconfinement, les Français.es ont progressivement repris leurs habitudes. Sans compter que la voiture individuelle s’est présentée comme l’un des moyens de transport les plus sûrs en vue d’éviter toute contamination. Il fut dès lors inévitable de retrouver des taux de congestion rituels. « Les gens reprennent leurs habitudes de week-end et on retrouve des taux de congestion très proches de ceux de 2019 », a constaté le directeur de communication de TomTom. Des solutions s’imposent pour tenter de lisser au mieux la circulation et réduire les embouteillages. Priscilla Zachée perçoit un « changement profond dans nos habitudes de vie et la manière de repenser nos déplacements », une évolution expliquée en partie par « la démocratisation du télétravail ».

Parmi les pistes avancées : le décalage des horaires de travail pour casser les fameuses heures de pointe : la plupart des automobilistes roulent dans les mêmes créneaux horaires, d’où le taux de congestion élevé. Pour les salarié.es qui le peuvent, partir plus tôt et rentrer moins tard limiterait le temps perdu dans les voitures. Par exemple, à Lyon, le taux de congestion s’élève aux heures de pointe à 62 % le matin et 63 % le soir. Autrement dit, pour un trajet total d’une heure, le temps perdu dans les bouchons atteint 38 minutes. Or, si l’automobiliste part entre 6 et 7 heures le matin et rentre à 17 heures, le temps perdu à son volant tombe à « 16 minutes par jour », calcule Priscilla Zachée. Face à une pollution considérablement réduite grâce au confinement, l’heure est sans doute venue de repenser nos modèles de déplacements. GW

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