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La pandémie covid-19 recale la liberté de circulation.

Rouvrira, rouvrira pas ? Au temps du Sars-CoV-2 – ou coronavirus-2 –, le monde a basculé dans un dérèglement des déplacements, des échanges et tout simplement de la libre circulation. Alors que certain.es pointent du doigt le rôle majeur de la mondialisation dans cette pandémie, d’autres se révèlent impatient.es de la retrouver au plus vite. Comme avant. Le tabou du moment : la réouverture ou non des frontières. Tour d’horizon sur ce qui se fait actuellement sur le globe.

Une réouverture des frontières liée à la dépendance au tourisme
Une page se tourne pour l’Italie. Celle de l’isolement. Mardi 3 juin, le gouvernement italien a décidé de rouvrir les frontières aux touristes européens sans restriction. Encore épicentre de la pandémie il y a quelques semaines – pour un bilan actuel de 233 000 cas confirmés et 33 000 décès –, la situation sanitaire s’est considérablement améliorée depuis, une aubaine pour le pays qui pourra compter sur la reprise du secteur touristique, pierre angulaire de l’économie transalpine. Une décision qui a ravi le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, qui s’est fendu d’un « venez passer vos vacances en Italie ».

Idem pour l’Espagne et la Grèce. Deux pays, eux aussi, très dépendants du tourisme. Nos voisines avaient décidé la fermeture de leurs frontières le 16 mars, les touristes étrangers pourront de nouveau fouler le sol espagnol, le deuxième plus visité au monde, dès le 1er juillet. L’Espagne affiche un bilan de 240 000 contaminations pour un peu plus de 27 000 décès. En Grèce, les touristes devraient être accueilli.es un peu plus tôt.

Au Japon en revanche, le tourisme est loin d’être la priorité. Malgré la levée de l’état d’urgence annoncée par le Premier ministre Shinzo Abe, l’archipel n’entend pas rouvrir ses frontières aux touristes de sitôt. Le Japon défend l’idée d’un retour très progressif de l’activité. Il n’est pas impossible que la réouverture des frontières s’opère de la sorte : d’abord aux femmes et hommes d’affaires et chercheur.euses, puis aux étudiant.es étranger.ères, et enfin aux touristes. Patience.

En Afrique, la réouverture des frontières se précise en Côte d’Ivoire
Par décret du 22 mars, la Côte d’Ivoire a fermé toutes ses frontières terrestres, maritimes et aériennes à tout trafic de personnes après évaluation de la pandémie covid-19 dans le pays. Un isolement difficile à mettre en place, tant les déplacements s’avèrent vitaux pour certain.es. Nombre de cas ont été recensés qui expliquent le contournement des règles en vigueur sur le territoire : des travailleur.euses n’ont eu d’autre choix que de faire appel à des passeurs pour poursuivre leurs activités. Une nécessité, a rappelé Florence Kim, porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour l’Afrique de l’Ouest et centrale : « On se tue à le dire : on peut fermer toutes les frontières qu’on veut, les gens continueront de partir s’ils doivent partir. » Des transits avant tout pour motifs économiques donc. Pour l’heure, les frontières resteront officiellement fermées jusqu’au 14 juin.

En Tunisie, le bout du tunnel ne semble plus si loin. Le pays concède un bilan assez léger, pas plus de 50 morts enregistrés à ce jour, la crise sanitaire demeure sous contrôle. Dans ce sens, les frontières terrestres, maritimes et aériennes – alors qu’elles avaient été fermées mi-mars – rouvriront normalement le 27 juin.

L’isolement n’a pas disparu, et le Royaume-Uni est bien placé pour le savoir. En témoigne l’idée d’une mise en quatorzaine obligatoire – à partir du 8 juin – pour tous les voyageurs arrivant de l’étranger. Une mesure qui sera révisée toutes les trois semaines en fonction de l’évolution de la crise sanitaire. Les Britanniques paient un lourd tribut depuis le début de la pandémie avec 280 000 cas confirmés et un nombre de décès qui approche les 40 000.

En Russie, aucune précision sur une éventuelle réouverture. Le Premier ministre Mikhail Michoustine s’est montré particulièrement flou en indiquant que les frontières seraient fermées « jusqu’à ce que la situation relative au coronavirus s’améliore et que la lutte contre l’infection prenne fin ». Exception faite pour les diplomates et camarades qui feraient face au décès d’un proche à l’étranger.

La plus longue frontière au monde toujours fermée, l’Australie pense autrement
Elle avoisine les 9 000 kilomètres. Plus de 400 000 personnes la traversent chaque jour en temps normal. La frontière qui sépare les États-Unis et le Canada – la plus longue au monde – ne rouvrira pas avant le 21 juin au moins, pour les déplacements non essentiels. Une mesure encouragée par le Premier ministre canadien Justin Trudeau : « C’est une décision importante qui va protéger les gens des deux côtés de la frontière ». Pour l’heure, les États-Unis enregistrent le triste bilan de 1 900 000 cas confirmés et a dépassé la barre des 100 000 décès.

De son côté, l’Australie a placé son curseur plus bas. Un sujet fait polémique à présent dans le pays : la réouverture des frontières… intérieures. Le pouvoir des États y est fort, et l’Australie tente de prendre en compte les divers rythmes d’évolution de la pandémie en fonction des régions.

En France, restrictions aux frontières jusqu’au 15 juin
Si nombre de Français.es ont été soulagé.es par la réouverture des cafés, bars, et restaurants depuis mardi 2 juin, la question des frontières n’a, elle, pas encore été tranchée. Pour le moment, les restrictions restent en vigueur jusqu’au 15 juin au moins pour l’espace européen (l’Union européenne, l’espace Schengen, et le Royaume-Uni). Ces mêmes frontières seront fermées avec le reste du monde « jusqu’à nouvel ordre », avait déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. En outre, depuis le 20 mai et sur la base du volontariat, les voyageur.euses français.es et résident.es permanent.es en France provenant de l’étranger hors UE sont tenu.es à une mesure de quarantaine.

Toutefois, le bilan sanitaire récent se veut plutôt rassurant. Si la France a enregistré 150 000 cas confirmés et approche les 29 000 morts, la tendance est à l’amélioration puisque, par exemple, le nombre de cas admis en réanimation décroît. GW

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