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Les administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires répondent aux entreprises.
Le numéro vert – 0800 942 564 – mis en place par les administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires, spécialistes de la prévention et du traitement des difficultés des entreprises, avec le ministère des Finances et de l’Économie, a reçu plus de 2 000 appels de chefs d’entreprise depuis le 23 mars.
Un premier enseignement, « les entreprises sont de plus en plus à la recherche de sources de financement pour faire face à leurs difficultés de trésorerie : les questions les plus fréquentes tournent désormais autour du Fonds de solidarité, des prêts bancaires, BPI, PGE, et des reports de charges ». Et moins sur le chômage partiel, il y a peu interrogation majeure, mais dont le mécanismese montre sans doute désormais acquis.
Les principales questions
Le commentaire de Christophe Basse, président du Conseil national des administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires (CNAJMJ) :
L’aide de 1 500 euros du Fonds de solidarité demeure le sujet n° 1 de questionnement des entreprises qui appellent, probablement car elle concerne les indépendants, les micro-entreprises et nombre de TPE, catégories qui font l’essentiel des appels au n° vert.
Les sujets de financement (prêts bancaires, BPI, PGE) qui représentent 11,8 % des questions et le report de charges (11,5 % des questions) sont passés désormais devant la question du chômage partiel. Ce sujet continue à susciter de nombreuses questions (11,4 %) mais est moins évoqué qu’auparavant, ce qui semblerait signifier qu’il est désormais mieux compris.
Les entreprises continuent à poser des questions sur les moyens de reporter les échéances à court terme comme le loyer, les charges (électricité et eau). Pour les chefs d’entreprise concernés, les échéances/dividendes de leur plan les préoccupent, leur crainte demeure que le plan fasse l’objet d’une résolution si les conditions ne sont plus réunies.
Répartition des appels par secteur
Le commentaire de Christophe Basse :
On peut affirmer que tous les secteurs d’activité économique sont touchés par la crise actuelle.
Toutefois, certains secteurs semblent plus particulièrement impactés par les mesures de confinement, en premier lieu ceux de l’hôtellerie-restauration (22,7 % des appels) et du commerce de détail (près de 16 % des appels).
Les services à la personne (coiffeurs, salons de beauté, etc.), avec 9,1 % des appels, sont également très en recherche d’informations sur les mesures d’aide, de même que le BTP (6,4 % des appels), les artisans (4,3 %) et les agences immobilières (3,2 %) qui ont vu leur activité très fortement réduite pour ne pas dire réduite à néant.
Nous insistons également lors de ces entretiens téléphoniques sur l’idée que chacun ne suspende pas le règlement des factures de fournisseurs tant que cela reste possible, car il faut préserver les filières économiques…
Répartition par région
Le commentaire de Christophe Basse :
L’origine régionale des appelants est globalement conforme à la taille des bassins d’emplois, à l’exception de la région Corse, qui est toujours surreprésentée dans les appels, probablement en raison de l’importance des entreprises liées au tourisme dans cette région.
Répartition des appels par taille d’entreprises
Le commentaire de Christophe Basse :
Sans surprise, l’écrasante majorité des entreprises appelant le n° vert se compose de micro-entrepreneurs et de TPE, qui sont plus durement touchées par la crise actuelle.
Proportion d’appels de sociétés en procédures collectives (sauvegarde ou redressement)
Le commentaire de Christophe Basse :
Si la plupart des entreprises qui nous contactent ne sont pas concernées par une procédure collective (77 %), celles qui sont en procédure sont surreprésentées par rapport à leur proportion habituelle dans le tissu économique français : en outre, elles sont également de plus en plus nombreuses à appeler, en proportion, par rapport aux deux semaines précédentes.