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D’ici à 2060, un tiers des Français·es auront plus de soixante ans. Vieillissement de population couplé à une baisse de natalité en France… « Il manquerait 40 000 à 50 000 naissances par an pour assurer le renouvellement des générations », s’inquiète François Bayrou, haut-commissaire au Plan, conscient que cette baisse de natalité représente un vrai risque pour l’économie française. D’où l’émergence d’un besoin irrésistible : les services à la personne. De l’aide ménagère à l’aide à domicile en passant par la garde d’enfant ou l’aide aux devoirs, les « SAP » recoupent des réalités bien différentes à travers lesquelles les opportunités d’entreprise sont nombreuses.
« Le secteur des services à la personne a réellement été structuré par Jean-Louis Borloo en 2005 à travers un grand plan qui visait à réglementer un secteur qui avait jusqu’alors des contours flous », analyse Alain Bosetti, président du salon des Services à la personne et de l’emploi à domicile (23-34 novembre, Porte de Versailles, Paris et sur Internet). Mise en place d’un nom, création d’un logo en guise de marque de confiance, définition de professions réglementées et, surtout, instauration d’un crédit d’impôts de 50 % pour les particuliers clients. Quinze ans après le plan Borloo, les services à la personne ont le vent en poupe. « En 2005, 5 500 structures œuvraient dans les services à la personne. On en compte désormais 45 000 », chiffre Bosetti.
L’activité idéale pour une franchise
D’où la portance croissante du secteur. Le chiffre d’affaires des services à la personne atteint aujourd’hui quelque 18 milliards d’euros en France. Malgré ou en partie grâce à la crise sanitaire, les réseaux de franchise de services à la personne ont connu de fortes hausses. L’un des franchiseurs de pointe du créneau des seniors, Petits-fils, a vu, en 2020, l’ouverture de 46 nouvelles agences partout en France ! Un record. Le groupe Ouicare, plus large, annonce une augmentation de 160 % de son activité pour les seniors. Et le tout à l’encan, avec des palmarès de franchiseurs qui n’arrêtent pas de revendiquer leur leadership.
Dans ce domaine comme bien d’autres, la souplesse de la franchise s’adapte à merveille aux besoins et facilite grandement l’installation d’entrepreneur·ses. « C’est un véritable atout, confirme Alain Bosetti. La franchise offre un cadre, un canal de communication, une certaine tranquillité pour les néoentrepreneur·ses. » Et surtout, elle représente un bouclier face à la crise. En 2010, une étude universitaire montrait que « l’appartenance à un réseau de franchise protégerait le commerçant des effets les plus brutaux de la crise. Les aides et l’assistance du franchiseur, mais aussi ses compétences – notamment le management du réseau et marketing-ventes ici –, permettraient aux points de vente franchisés de mieux traverser les crises économiques. »
Un florilège de réseaux
Les candidat·es à une franchise dans les services à la personne n’ont que l’embarras du choix. Une étude de la Fédération française de la franchise montrait, dès 2018, que les SAP comptaient 221 réseaux distincts en France, de quoi assurer à l’époque la deuxième place du classement des secteurs avec le plus d’enseignes.
Entreprendre dans le domaine des services à la personne, c’est le choix de Laura qui a lancé une franchise dans le secteur des cours particuliers. « Lorsque l’on doit lancer son activité, il est difficile de se dire que l’on doit tout faire seule, analyse la jeune entrepreneuse. Bénéficier d’un franchiseur, c’est compter sur une marque avec laquelle communiquer et profiter de tous les efforts menés par le franchiseur et les franchisés. » Argument récurrent. Un constat partagé par Sonia Belkacem, dirigeante d’une franchise dans le secteur de l’aide à domicile. « Dans certains secteurs, comme celui de l’aide à domicile pour les personnes âgées, il faut obtenir des agréments avant de pouvoir exercer, se souvient-elle. Avoir bénéficié du soutien d’un réseau de franchise a permis de simplifier considérablement leur obtention. » Le Salon des 23 et 24 novembre est devenu le hub incontournable des nouvelles vocations.
Une exigence de rigueur
La mise en place prochaine d’un crédit d’impôt immédiat va de nouveau « booster » le secteur. « Auparavant, le crédit d’impôts de 50 % pour le client n’était appliqué qu’une fois par an au moment de sa déclaration fiscale, détaille Alain Bosetti. Désormais, il sera directement appliqué, avec pour objectif de populariser davantage encore le recours aux services à la personne. » Impact de cette mesure ? Une création de 200 000 postes dans le secteur, selon la Fédération du service aux particuliers. Pour achever de convaincre les candidat·es entrepreneur·ses, Didier Chateau, fondateur de Générale des services, résume l’ambition des SAP : « Se rendre compte qu’il est possible de faire du business en aidant les autres, c’est un plaisir au quotidien. » Contrepartie au nirvana des affaires : les services en question exigent sans appel la perfection.