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Et si on changeait de vie ? Là, maintenant. Délaisser ce salariat où l’on a si souvent l’impression d’être pieds et poings liés. Cela pour aller conquérir sa liberté, sa chance. Dire ciao à son patron et tout recommencer, en solo, à deux, avec toute la smala. Se sentir vivre, au coeur d’une vraie aventure commerciale. La franchise est évidemment LE moyen efficace pour parvenir à se dégager de sa condition de salarié sans pour autant plonger dans la nuit noire, incertaine, que représente l’entrepreneuriat.

Encore faut-il parvenir à se repérer dans le dédale des réseaux. 2035 au compteur, selon la FFF (Fédération Française de la Franchise) … Autant dire que cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Quel souk ! Difficile d’y voir clair entre toutes ces alléchantes promesses, de la restauration à l’immobilier en passant par le service à la personne et tant d’autres… Et puis l’on peut avoir légitimement peur de l’arnaque, tant certains avides n’hésitent pas à détourner les belles valeurs du commerce, considérant que leurs profits valent plus que vos vies.

Il est bien évident que certains conseils doivent être rappelés. D’abord, n’hésitez pas à vous rendre aux nombreux salons de la franchise qui maillent le  territoire. Ils sont des gages de fiabilité et d’information, auprès de professionnels agrées. L’avantage de la franchise est que le secteur ne pratique qu’assez peu la langue de bois. Ensuite, et pardonnez cette insertion, nous ne saurions que trop vous recommander de vous abonner à un magazine dédié – Franchise & Concept(s) n’est pas mal, paraît-il – afin de rester au courant des dernières tendances, d’apprivoiser ce vocabulaire assez nébuleux et entrer dans l’intimité des dossiers.

FINANCEMENT, OPÉRABILITÉ, EMPLACEMENT… TOUTES LES QUESTIONS SONT BONNES À POSER

En franchise, les valeurs décident de tout

Changer de vie, c’est évidemment partir à la recherche des valeurs perdues. Si vous abandonnez votre confortable CDI (mais au sein duquel vous subissez parfois des valeurs qui ne vous conviennent pas) ce n’est pas pour faire la même chose ailleurs et en moins bien. Il faut donc chercher le réseau idoine, celui qui vous convient, car cette aventure nouvelle se fera sur du long terme. Oui, il s’agit de faire concorder son activité pécuniaire avec ses grands principes (évidemment dans la mesure du raisonnable). Rejoindre un réseau, ce n’est pas seulement adhérer à un groupement uniquement constitué par et pour l’appât du gain, c’est choisir une philosophie de travail, une manière de servir le client, des habitudes et des habitus. Et parfois, les belles histoires regorgent, une seconde famille. Cet engagement aux airs d’adéquation est indispensable pour s’élancer. La franchise, osons le dire, c’est de l’humain en barre.

Posez toutes les questions, brisez les tabous

N’hésitez pas à élargir le spectre ! Ne vous arrêtez pas à votre première intuition (sauf en cas de « coup de foudre »). Et privilégiez aussi les jeunes pousses, au sein desquelles vous aurez sans doute davantage de liberté et de capacité d’action. C’est aussi intéressant d’un point de vue pécunier, puisque vous miserez alors sur l’avenir, participant directement au développement d’une enseigne nouvelle. Ensuite, débarrassez-vous de vos pudeurs. Durant l’entretien avec le franchiseur, transformez-vous en Jean- Jacques Bourdin et posez toutes les questions, notamment celles qui ont trait à la rentabilité. Et ne mégotez pas le risque de l’échec. Pour s’engager, mieux vaut le faire en toute connaissance de cause.

FAITES JOUER LA CONCURRENCE ! NE PARTEZ PAS LA TÊTE LA PREMIÈRE

L’emplacement, boussole de vos futurs succès

Même le meilleur concept et la meilleure marque ne pourront rien face à un mauvais choix d’emplacement. Le critère géographique est évidemment un facteur essentiel de votre réussite ultérieure. Ne pas prendre en compte cet élément dans l’estimation de votre marché serait probablement fatal. Vous pouvez donc demander conseil à l’agence immobilière spécialisée la plus proche de votre domicile. Celle-ci vous informera quant à la pertinence de votre zone de chalandise. Soyez également méfiant quant à la concurrence : deux pizzerias côte à côte, ce n’est pas forcément évident (et ce n’est qu’un exemple). Mieux adapter la place de chaque commerce, l’optimiser, c’est garantir une meilleure viabilité. N’oubliez pas un élément clef : l’accessibilité. Pour se renseigner en amont, on aura recours à une étude de marché en bonne et due forme. Rassurez-vous toutefois, le point hyper positif en franchise, c’est que vous ne serez jamais seul face à vous-même. Ainsi, votre réseau sera-t-il probablement doté d’outils et d’expertises pour vous éviter une erreur de départ…

L’art du financement

La France est une économie sociale de marché. Ce qui veut dire qu’il faudra vous inscrire dans le schéma capitaliste pour espérer prospérer. Comme l’indiquait justement Feu Bernard Tapie, « l’unité de mesure du capitalisme, c’est l’argent ». Voilà pourquoi s’assurer en amont d’un financement pérenne de la part de son établissement bancaire paraît essentiel, incontournable. Cela signifie avoir de l’argent de côté, mais aussi, le cas échéant, emprunter. Un choix cornélien, car il arrive malheureusement que certains franchisés peu prévoyants ou victimes de tracas de conjoncture entrent dans la difficile spirale du surendettement. En théorie, l’apport personnel doit se concentrer sur 30 % du volume financier du projet. Si c’est moins, attention, car la dette risquera alors de peser sur la bonne marche de votre activité. Un vrai fil à la patte dont il faut évidemment se méfier d’entrée de jeu. Ne négligez pas les solutions alternatives : familles et amis, prêt sur l’honneur signé Bpifrance, le financement participatif… Sans oublier la flopée d’aides et subventions publiques qui vous donneront, sinon l’impulsion nécessaire, du moins un solide coup de pouce. N’oubliez pas, outre l’État, d’aller frapper à la porte de votre région, département, communauté de commune ou mairie !

Un contrat à négocier sans concession

Votre contrat de franchise définira beaucoup de la suite de votre projet. Il fixe les
règles du jeu et se doit donc d’être négocié avec une particulière vigilance, car sa signature vous engage. Rappelons qu’il doit obligatoirement comprendre les éléments suivants : durée du contrat ; nature de(s) transfert(s) entre le franchiseur et le franchisé ; clauses de non-concurrence ; clauses de non-affiliation ; mentions relatives aux obligations financières ; étendue géographique de l’exclusivité. N’oubliez pas enfin le stratégique DIP (document d’information précontractuel) qui vous permettra d’avoir les clefs quant à la santé économique et financière du réseau dans lequel vous vous apprêtez à entrer. C’est bien à cette éthique de clarté que vous devez vous fier.

VALENTIN GAURE

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