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Pour se franchiser, il faut investir. Un ticket d’entrée élevé. À moins… Le concept de la microfranchise, créé par l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), rebat les cartes pour des travailleurs indépendants et des microentrepreneurs. À même de se lancer dans l’aventure sans apport financier important, précieux conseils à l’appui. Plongée dans une réelle aubaine.
Un mot avant tout sur l’Adie, reconnue d’utilité publique, fondée par Maria Nowak, l’économiste qui a introduit en France le système du microcrédit. Depuis plus de 30 ans, l’association défend l’idée que chacun peut devenir entrepreneur. Sur tout le territoire français, l’Adie compte environ 1 500 bénévoles et 600 collaborateurs, dont 400 conseillers, qui travaillent pour rendre la plus accessible possible la création d’une activité indépendante. « En France, certaines personnes sont exclues de la création d’activité à cause de l’impossibilité d’obtenir un financement classique auprès des banques. L’Adie leur propose des microcrédits plafonnés à 10 000 euros. Ils sont destinés aussi bien à des créateurs d’entreprises qu’à des personnes qui veulent développer une activité déjà existante », explique Basile Albert, responsable du développement au sein de l’Adie. « La seconde barrière qui existe pour certaines catégories de population qui souhaitent entreprendre, dit-elle, est la complexité de la formalisation du projet : les démarches administratives, les choix du statut juridique, et bien d’autres étapes. Ce n’est pas simple, et certain·es se retrouvent démuni·es devant ces sujets. À l’Adie, nous proposons une offre de services 100 % gratuits autour de l’accompagnement et du conseil, des services accessibles via les 150 agences de notre association ainsi que sur notre site Internet ».
La microfranchise pour démarrer avec peu
En 2011, l’Adie s’est rendu compte qu’il n’existait pas de concept de franchise adapté à ses clients. « Les concepts de franchise existants sont souvent inaccessibles, économiquement hors de portée car ils demandent des investissements bien au-delà de ce que peuvent rassembler de petits entrepreneurs. Et puis, les personnes éloignées du marché de l’emploi, avec peu ou pas de qualification professionnelle, n’ont pas toujours le moyen d’accéder aux concepts multiples de la franchise », détaille Basile Albert. Sur la base de ce constat, l’Adie a lancé le concept de la microfranchise solidaire qui repose sur le principe général de la franchise (le code de déontologie européen sur le sujet n’opère aucune distinction entre les formes de franchise en fonction de la taille des entreprises ou du montant d’investissement nécessaire pour y accéder). L’association s’est retrouvée à l’initiative et à l’émergence d’un système consistant à bâtir des réseaux que les microfranchisés pourraient intégrer en s’acquittant d’un droit d’entrée modique et dans lesquels ils pourraient exercer leur activité avec un statut de travailleur indépendant ou même d’autoentrepreneur.
L’Adie n’est pas le franchiseur
« Nous intervenons à trois niveaux, explique Basile Albert. Nous accompagnons des porteurs de projets qui veulent lancer un réseau de microfranchise. Une fois le réseau sur pied, nous proposons une solution de financement aux microfranchisés grâce au microcrédit. Puis nous participons à la gouvernance de ces réseaux à travers une société d’investissement, l’Amsi – Adie microfranchise solidaire investissement. L’Amsi a pour vocation d’entrer au capital des microfranchiseurs que sont les têtes de réseaux partenaires. » L’Adie a créé avec ses partenaires deux réseaux de microfranchise autour de deux métiers très accessibles : Mon assistant numérique, spécialisé dans l’assistance informatique. Et la microfranchise jardinage avec le groupe Oui Care (ex-O2).
Ce n’est pas tout. À côté de cet accompagnement de créateur·trices de microfranchise, l’Adie aide et finance aussi des candidat·es qui veulent intégrer une franchise déjà existante, partenaire ou non de l’association.
Anna Guiborat