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5 étapes incontournables pour devenir franchisé
1. Les 5 étapes incontournables pour se lancer
2. Implanter sa franchise, un indispensable travail de terrain
3. Droits d’entrée et redevances
Devenir franchisé exige rigueur et réflexion. Par où commencer ? Quel statut juridique choisir ? Comment choisir son secteur d’activité ? Voilà les premières questions. Tout le reste devra passer sous la loupe d’un conseil spécialisé.
La franchise est un modèle de collaboration efficace, mais l’adhésion à un réseau doit impérativement s’inscrire dans une démarche méthodique, réfléchie. Bref, il faut prendre son temps. Choix du secteur d’activité, sélection du franchiseur, signature du DIP, construction du projet… Seul·e un·e conseiller·e vous garantira un « clé en mains » efficace. Caroline Morizot, conseillère en franchise, est l’une d’elles. Elle nous livre les clés d’un lancement réussi pour devenir franchisé.
Ai-je la capacité d’entreprendre et de devenir franchisé ?
Lorsque l’on vient du monde salarié, c’est la première question à se poser, en toute… franchise. Il est nécessaire de prendre connaissance des tenants et aboutissants de l’entrepreneuriat, de mesurer sa fibre entrepreneuriale. Des organismes de renseignement existent, comme la CCI. « Il faut prendre le temps de bien s’informer afin d’éviter les surprises. » « On passe une barrière importante ! » Toutes ces mises en garde vous tombent sur les épaules. La franchise est une véritable alternative de reconversion pour les salarié ·es. Caroline Morizot l’affirme, il est nécessaire pour « le·la franchisé·e d’apprendre le métier de franchiseur·se. »
Un véritable atout pour la vie du réseau. Car entreprendre en franchise va se révéler plus sécurisant que d’entreprendre Il ne faut pas se borner à une seule enseigne, ouvrir son spectre est essentiel. seul, à partir de rien, voire en rachetant une entreprise. Un virage s’opère : 79 % des franchisé ·es ont auparavant exercé une activité salariale dans le secteur privé. Il faut alors cerner ses motivations. Le·la franchisé ·e est lié·e au franchiseur par un contrat. Il est « juridiquement, financièrement, responsable d’un tiers. Dans un sens, le franchiseur n’est caution de rien », campe Caroline Morizot.
Le choix d’enseignes et d’implantation, étape clé
La motivation est au rendez- vous. Vous avez « checké » vos capacités. Bien compris et accepté les enjeux définis par le futur associé franchiseur. Vous avez donc aussi choisi le domaine d’activité, soit parce que vous le connaissez, soit parce qu’il vous attire et, si possible, les deux à la fois. Mais où ? L’emplacement est tout. Pour le choisir, il vous faudra quitter votre région ou y rester… si c’est possible. Mais partout, il faut tenir compte de la visibilité de la surface, de sa superficie et de la concurrence locale. Bien évidemment, il est important de cerner sa propre capacité de financement. Identifier les multiples secteurs d’activité et surtout réaliser une étude de marché. Fondamental pour évaluer la rentabilité potentielle de la franchise et l’investissement de départ demandé. Il faut le chiffrer avec l’emplacement, l’aménagement et l’équipement, le droit d’entrée, la trésorerie, le stock…
Multiplier les contacts
Le choix de l’enseigne ne s’apparente pas à un coup de coeur ou un a priori. Caroline Morizot est formelle : « Il ne faut pas se borner à une seule enseigne. Ouvrir son spectre est essentiel ! » Le marché est aujourd’hui très fréquenté. Ce concept « clé en mains » séduit les entrepreneurs. Alors, forcément, la concurrence est rude ! Une fois les enseignes potentielles ciblées, vous allez engager une démarche rapide pour les contacter. Mais attention, « l’enseigne a le choix de vous choisir (ou pas) ». C’est juste ! Un mauvais franchisé va lui coûter cher. Tout comme le franchiseur se vend auprès de son futur partenaire, le franchisé doit impérativement choisir une franchise en concordance avec ses valeurs et… se vendre. Une seule façon, mettre en place un business plan, document clé pour convaincre les partenaires financiers et le franchiseur. Il s’articule autour de deux points : la description du projet et l’étude de marché. Il doit impérativement contenir un volet consacré aux aspects financiers, avec un compte de résultat prévisionnel sur une période donnée.
Approfondir la connaissance du franchiseur
Une fois l’entreprise trouvée et les négociations entamées, il faut vérifier la fiabilité du franchiseur. Le mieux est d’aller s’informer auprès du réseau. C’est un travail d’enquête : il faut comprendre qui ils sont, comment ils sont entrés dans l’enseigne, comment ils et elles vivent leur vie de franchisé·es. Autre option : contacter des spécialistes : avocats, notaires, experts-comptables. Des personnes susceptibles de fournir des informations pertinentes et fiables.
La lecture du DIP (document d’information précontractuel), essentiel.
Un document à étudier et surtout à faire étudier. Quand on n’a pas l’expertise de l’entrepreneuriat, de la franchise et des systèmes voisins, un accompagnement est quasiment obligatoire. Il s’agit d’obtenir des informations sur le sérieux de l’enseigne, se renseigner sur les obligations légales de la franchise. Le DIP est un document très complet. Logiquement, après l’avoir lu, vous vous engagerez en toute connaissance de cause. Les informations essentielles y figurent : les contrats types, les données chiffrées, les ratios de types d’activités, l’aspect des marques… Mais Catherine Morizot met en garde : « Si le projet n’est pas suffisamment stable, il ne faut pas s’engager ! Ça me fait toujours très mal au coeur quand je constate des échecs.
Certains individus dépensent des sommes considérables pour réussir leur projet. Le mener à bien demande une réelle vigilance. » Le choix du statut juridique est également une étape importante avant signature. La franchise n’a pas de statut juridique particulier, il est donc possible de choisir parmi les formes classiques d’entreprise : Eurl, Sarl, SA, SAS… Un choix important qui conditionne la protection du patrimoine. Ainsi, pour devenir franchisé, il vaut mieux se faire aider par un conseiller juridique afin de connaître les solutions et énumérer les conséquences.
«Si le projet n’est pas suffisamment stable, il ne faut pas s’engager »
La phase projet : signature du contrat, accord de la banque…
Une fois l’enseigne choisie et le DIP dûment étudié, on rentre dans la phase projet. Une dernière étape aux points d’accomplissement multiples. Î Tout d’abord, la signature d’un contrat de réservation. Contrairement au DIP, le contrat de franchise n’est soumis à aucune réglementation distinctive. L’étude des clauses se doit d’être réalisée avec le soutien d’un professionnel spécialisé dans ce type d’exercice. Î Le choix du local, la levée de fonds à la banque. Il faut se charger des travaux (si local il y a), préparer la commercialisation. Entamer les démarches nécessaires à l’ouverture de l’entreprise : se former, recruter des salarié·es. Mettre en place un plan de communication avant ouverture… Mais pas de panique « le franchiseur suit de très près les premiers pas de son franchisé. » Sans oublier… la signature du code de déontologie européen de la franchise. Un code de bonne conduite à respecter par quiconque se lance dans le commerce en réseau.
Par Marion Mouton