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Dans un marché mûr et très diversifié, le choix de l’enseigne – voire du secteur d’activité – reste difficile. Je rêve d’être franchisé, je n’ai pas d’a priori côté secteur, ou bien, au contraire, je sais que je veux trouver une enseigne précise, mais où repérer les offres ? Ouf, il existe de nombreuses sources d’information disponibles pour orienter son aventure de chef d’entreprise.
«Choisir son enseigne est une démarche qui va prendre 80 % de votre temps », souligne Sylvain Bartholomeu, associé chez Franchise Management. Fort de 2 004 réseaux recensés en 2018, on va parler d’embarras du choix, avec des activités tous azimuts : la restauration, la distribution, mais aussi l’esthétique, des services à la personne, de la formation… Or le choix de l’enseigne détermine la réussite de l’aventure – à la fois en termes de succès commercial et d’épanouissement personnel. En quête d’une enseigne ? Passez-y du temps. Quelques mois de recherche pour plus de dix ans d’activité (en moyenne, un franchisé reste quinze ans dans un réseau), rien de trop. Mais par où commencer la quête ?
Déterminer son profil pour filtrer les informations
Pour trouver la « bonne » enseigne, il faut évidemment consulter un maximum de sources d’informations. Heureusement, elles ne manquent pas à l’appel : Internet bien sûr, les salons, les diverses revues, les fédérations, les réseaux de franchisés, mais aussi des amis, des clients potentiellement sources d’idées… Cherche-t-on d’abord l’accomplissement d’un intérêt pour tel secteur, ou simplement un train de vie amélioré ? Est-on prêt à déménager ou veut-on rester sur son territoire ? Cherche-t-on une aventure entrepreneuriale avec un réseau en développement ou plutôt à rejoindre une enseigne bien établie ? Au début de cette phase de réflexion, il est profitable de garder l’esprit ouvert : déambuler sans objectif précis dans un salon n’est pas forcément une perte de temps. On y découvre des activités et enseignes auxquelles on ne se serait pas nécessairement intéressé a priori. Il faut également se méfier, parfois, de ses instincts : ce n’est pas parce que l’on adore manger du chocolat que l’on aimera en vendre… « Outre se poser la question de ce que l’on veut faire, il ne faut pas oublier de cerner ce que l’on est capable de faire », souligne le conseil. Capable non seulement du point de vue financier – le ticket d’entrée dans les réseaux va varier de 10 000 à 300 000 euros et plus –, mais aussi de celui de ses compétences et appétences. Tous les secteurs ne demandent pas les mêmes profils de patrons – certains sont plus orientés gestion, d’autres vers la vente, d’autres vers la relation client… Autant de nuances qui feront la différence dans la motivation du candidat.
Internet, pour le repérage et les documentations
La bonne nouvelle, c’est que la façon la plus efficace de commencer sa recherche est de s’installer sur son canapé. « Internet est la principale source d’information aujourd’hui », estime Emmanuel Jury, directeur associé chez Progressium. Il suffit de taper dans tout moteur de recherche le terme « franchise » pour voir apparaître de nombreux sites dédiés sur le sujet. Les principaux (lire encadré) offrent carrément des annuaires.
Une façon de se créer rapidement des listings d’enseignes, selon les domaines d’activité, l’apport personnel, critères géographiques… Les mêmes sites – ou ceux des enseignes elles-mêmes – fournissent une documentation qui, même sommaire, projette une première idée de l’identité d’un réseau. Pour dépasser ce premier degré de tri, l’on trouvera sur le Web des études de marché, des avis de consommateurs, des renseignements sur la santé financière du réseau et ses sociétés, des actualités susceptibles de donner une idée plutôt précise du dynamisme d’un réseau, de sa pérennité, de sa rentabilité, comme des portraits de franchisés…
Outre se poser la question de ce que l’on veut faire, il ne faut pas oublier de cerner ce
que l’on est capable de faire
Fédérations et réseaux de franchisés
À ce stade de la recherche, il devient intéressant de se rapprocher des fédérations et réseaux de franchisés (même si l’on a déjà visité leur site Web). La raison est double : non seulement ils pourront offrir des informations plus précises sur certains réseaux – rentabilité, activité… –, mais surtout, par l’intermédiaire de formations ou de rencontres, ils aideront à appréhender les réalités du métier de franchisé. Par exemple, savoir ce qu’est une clause de non-concurrence, bien comprendre les clauses d’exclusivité, quelles sont les obligations du franchiseur (et ce qu’il n’est pas obligé de faire), celles du franchisé… De quoi lister les bonnes questions pour filtrer plus encore la sélection d’enseignes : quid du degré de prestation (assistance, formation, animation…), est-il suffisant ? Participer à des événements ou rencontres organisés par les fédérations ou réseaux de franchisés est aussi l’occasion de rencontrer des experts et de bénéficier de leurs conseils.
Rencontrer franchiseurs et franchisés
Votre sélection d’enseignes réduite à une shortlist de cinq ou moins, il est temps d’aller leur rendre visite. Et pas uniquement par l’intermédiaire d’un salon : il faut à ce stade de la recherche prendre le temps de mener de vraies rencontres. Tout d’abord, la décision finale n’est à prendre qu’après avoir rencontré le franchiseur. « Rien ne vaut le contact », insiste Emmanuel Jury. Compte tenu des liens étroits dans un réseau, il faut pouvoir vérifier que la relation humaine comme professionnelle est possible. S’engager pour une durée en moyenne plutôt longue avec quelqu’un que l’on ne supporte pas ne donne en général pas de bons résultats. Mais ce n’est pas tout : après cette première rencontre, équipé du document d’informations précontractuelles (DIP), « il ne faut pas hésiter à aller voir en magasin et à interroger des franchisés », conseillent tous nos interlocuteurs. C’est le seul moyen pour avoir un aperçu de l’envers du décor. Attention, débarquer dans un magasin à l’improviste ne donnera pas de résultats. Le franchiseur visé est à même d’organiser des rendez-vous, mais il ne faut pas hésiter non plus à essayer d’en prendre soi-même, avec des franchisés autres que ceux sélectionnés par le franchiseur. On comprend d’emblée pourquoi…
À ce stade, avec toutes les informations en main, il ne reste plus qu’à prendre la décision finale… Mais rien n’empêche de vous faire aider par des experts ou coachs pour déterminer quelle proposition est la plus solide. Ce sera l’objet d’une autre exploration de la rédaction.
Jean-Marie Benoist