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Le diable est dans les détails.

France Info qui n’est pas seulement radio vient de publier une série de témoignages de petits entrepreneurs frappés de plein fouet. Ils racontent comment les « aides » et les « dispositifs » les soutiennent ou pas. Nous en avons tiré une synthèse. Les récits complets ici.

• Armelle, 41 ans, gérante avec son époux d’un hôtel en Provence

« On est ouverts, mais on n’a personne. » Son établissement de 14 chambres se préparait pourtant à une saison prometteuse, la troisième pour le couple, qui a investi dans l’hôtel en 2018.
> Report des loyers ? Non. Leur bailleur leur oppose « une fin de non-recevoir ».
> Que font-ils ? Suspension de leur fait du paiement du loyer pour tenir.
> Ils sont éligibles au fonds de solidarité (PDF, pour les entreprises qui réalisent un bénéfice annuel imposable inférieur à 60 000 euros et qui ont subi une interdiction d’accueil du public ou ont connu une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50 % au mois de mars 2020, par rapport au mois de mars 2019). Or les salaires (600 euros) qu’ils se sont versé risquent de compromettre le versement de l’aide s’ils sont comptabilisés bruts.

• Sébastien, 50 ans, gérant d’une entreprise de rénovation d’intérieur à Paris

« À partir de ce soir, je dis à mes gars de rentrer chez eux : le chantier est suspendu » (7 avril). Les trois chantiers à venir sont aussi à l’arrêt. Deux salariés en CDI.
> Il a refusé un report de trois mois de ses cotisations sociales, proposé par sa banque : « Ça ne résout pas le problème. »

• Fabien, 45 ans, dirigeant d’une société de distribution de café à La Réunion et à Mayotte

Cet ancien banquier a repris depuis 2012 une société de distribution de café et emploie 29 salariés à Mayotte et à La Réunion.
> « On fait 10 % à peine de notre chiffre d’affaires, donc on continue de travailler, mais en effectif réduit. »
La demande de chômage partiel pour ses salariés a été acceptée (au lieu de verser un plein salaire, les employeurs doivent compléter les seuls 16 % manquants, sans être « soumis aux charges sociales patronales ». Fabien a fait l’avance. Il attend l’argent du chômage partiel courant avril, dernier délai. « Il faut que le gouvernement soit derrière toutes les entreprises, et pas uniquement les plus rentables. »

• Clément, 39 ans, kinésithérapeute en Bourgogne

Il a pu maintenir une petite activitétrois matinées par semaine. Ses autres consultations ont été suspendues et son cabinet, situé dans une maison de santé, est fermé depuis trois semaines.
> Il est assuré, mais l’assurance a déclaré la suspension d’activité non contractuelles.

• Lucien, 30 ans, gérant d’un bar saisonnier à Paris

Il devait ouvrir le 1er mai, Quai de La Rapée. Espère une autorisation pour juin. Il doit anticiper 30 à 40 embauches.
80 % de ses revenus personnels sont liés à l’exploitation du bar. Gérant non salarié, ses rémunérations sont basées sur le bénéfice, sur lequel il est taxé à presque 50 %.
> Payé par dividendes, il a mal pris l’appel du gouvernement à ne pas verser de dividendes pour réinvestir. Depuis, les autorités ont distingué le cas des petites entreprises.

• Marylène, 51 ans, gérante d’une PME d’équipements de cuisine à Rennes

150 salariés, l’entreprise fournit des équipements de cuisine – évier, robinetterie, plans de travail… – à des cuisinistes indépendants et à l’essentiel des grandes enseignes nationales d’ameublement, tous désormais fermés.
> Ces grands groupes ont suspendu leurs paiements. Dès février.
> Sa demande de prêt se révèle « très compliquée ». La banque demande un business plan détaillé pour 2021 et 2022.
> Son « calcul » : confinés chez eux, les futurs clients vont peut-être avoir envie de changer de cuisine après le déconfinement. Une priorité ? En tout cas, une idée pour son business plan : la banque n’est pas prêteuse, mais peut-être sera-t-elle sensible à pareille perspective…

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