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Aux petits soins
« Aide à Domicile, Hygiène et Assistance aux Personnes » voici l’engagement d’Adhap Services qui a su grandir malgré les changements du contexte extérieur, et qui rêve désormais d’international.
Créée en 1997 à Clermont-Ferrand, celle-ci s’est spécialisée d’emblée sur le maintien à domicile des personnes âgées, malgré un environnement économique à l’époque peu favorable à cette économie du service à la personne. « La TVA était à 19,6%, il n’y avait pas d’avantages liés aux charges sociales, et surtout, de larges subventions étaient accordées par les collectivités locales aux associations », rappelle Alain Rouziès, Directeur du développement de la Division Domicile du groupe ORPEA qui a acquis l’enseigne en 2014. « Le marché était vraiment quadrillé par les associations, les établissements publi-communaux et les employeurs particuliers », résume-t-il. Il s’ouvre pourtant aux entreprises à partir de 1997 et Adhap Services se lance sur la niche du maintien à domicile. L’entreprise constate, en effet, que d’un côté les besoins d’aide à domicile pour les personnes dépendantes sont en forte progression et de l’autre, les structures existantes ne suffisent plus pour répondre à cet accroissement.
Le service avant tout
Aussi, la mission d’un centre Adhap Services consiste, encore aujourd’hui, à accompagner au quotidien les personnes fragilisées chez elles. Que les clients soient des personnes âgées, handicapées, en perte d’autonomie ou immobilisées temporairement, des auxiliaires de vie et des aides ménagères salariés viennent mettre en place un accompagnement personnalisé à leur domicile. Mais le service ne s’arrête pas là. « La particularité du concept Adhap Services, c’est que dans chaque centre, il doit y avoir la présence d’une infirmière ou d’un infirmier diplômé d’Etat. Il intervient pour faire de la coordination et fait également de la formation pour des prises en charge d’aides qui s’avèrent un peu plus lourdes », explique Alain Rouziès.
Au début des années 2000, l’enseigne connait une forte croissance. Forte d’une dizaine de centres en 2001, l’enseigne se tourne vers la franchise pour accélérer son développement. « Cela permet de mailler le territoire facilement. C’est toute l’agilité de la franchise en général, qui permet d’homogénéiser un concept et de communiquer sur des valeurs communes d’entreprise », ajoute Alain Rouziès. Quelles valeurs justement ? « Ce n’est pas un métier dans lequel on s’engage par défaut. Les valeurs principales de l’enseigne sont la qualité avant tout, le sens de l’humain, le respect, l’engagement et l’intégrité ». Mais les décisions politiques vont également jouer en la faveur d’Adhap Services. La loi du 26 juillet 2005, dite « loi Borloo », va venir donner une impulsion supplémentaire à Adhap Services, ainsi qu’à l’ensemble du secteur des services à la personne. Soucieuse de mettre un cadre favorable au secteur, cette loi applique, entre autres, une TVA à taux réduit pour les prestations de service à la personne et des réductions de charges sociales pour les employeurs du secteur. Un joli coup de pouce qui aide l’enseigne à atteindre les 170 centres en France, dont seulement six succursales.
De ADHAP à ORPEA
Mais celle-ci n’avance plus seule. Elle a d’abord été rachetée par AXA Assistance, en 2012, puis rejoint le groupe ORPEA en 2014. Cela marque un tournant, autant pour l’enseigne que pour le groupe. Ce dernier, qui a également racheté l’enseigne DOMIDOM, positionnée, elle aussi, sur le maintien à domicile, créé ainsi une division domicile regroupant les deux enseignes. C’est d’ailleurs le fondateur de DOMIDOM, Damien Cacaret, qui préside aujourd’hui cette division. Cela permet ainsi au groupe de se positionner sur l’ensemble de la chaine de la prise en charge des personnes fragilisées. En cliniques, chez elles, voire en EHPAD ou maison de retraite. Pour Adhap Services, cela permet de s’adosser à un groupe plus important et donc avec des moyens financiers plus conséquents, eux aussi. Cela change-t-il quelque chose pour le franchisé ou pour la marque ? « Ces deux réseaux se côtoyaient déjà auparavant sur le terrain, explique Alain Rouziès ; il n’y a pas de synergie directe entre les deux enseignes, mais du fait d’appartenir au même groupe, il est possible de mutualiser certains moyens, à l’échelle de la tête de réseau ». L’appartenance au groupe donnerait plutôt une légitimité supplémentaire à l’enseigne du fait de sa taille, mais surtout parce qu’il est lui aussi acteur sur le marché de la dépendance. « C’est plutôt rassurant pour un entrepreneur de se dire qu’il rejoint une franchise dont l’actionnaire principal est le groupe ORPEA, lui-même acteur incontournable de la dépendance », confie Alain Rouziès.
Cap sur l’Europe !
Et l’appartenance à un groupe international peut même donner des velléités internationales à l’enseigne. Si le groupe ORPEA est présent à travers le monde, Adhap Services n’est présent qu’en France à ce jour. Le prochain chantier de l’enseigne, affirme Alain Rouziès, sera de développer le service en Espagne, au Portugal et en Allemagne, dans un premier temps. « Cela prendra la forme de master franchises », précise ce dernier. Mais si l’international est une perspective, l’enseigne n’oublie pas non plus d’innover. Souvenez-vous, en 2012, pour sensibiliser les français aux difficultés rencontrées par les plus âgés, Adhap Services avait inventé la combinaison de vieillissement, qui permettait de se retrouver dans la peau d’un octogénaire. Plus récemment, l’enseigne a également rédigé à destination de ses clients Adhap Lab’, un document qui recense une majorité de nouvelles technologies qui permettent aux seniors de mieux vivre à leur domicile. Objets connectés, notamment, qui pourraient – qui sait – venir fleurir demain la palette des services de l’enseigne ?
Nicolas Pagniez