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Des États déconfinés…

Le décontinement, pardon, déconfinement du Vieux Continent et le retour à la vie comme avant suivent leur cours. Le lundi 15 juin, après plusieurs mois d’isolement forcé et de politique du chacun chez soi contraints par la pandémie, la plupart des frontières européennes ont rouvert. Mais si la France et ses voisins lèvent les barrières pour les voyageurs européens, les vacances à l’étranger devraient réduire leurs flux cette année.

Après trois mois de fermeture de l’espace Schengen et des frontières européennes, la reprise et la relance économique des pays d’Europe passeront notamment par le tourisme estival. Et les flux de touristes en provenance des voisins européens sera le bienvenu comme chaque année. Le retour à la libre circulation constitue l’ultime chance de survie pour un secteur dévasté par le confinement et pour des économies européennes en quête de relance de l’activité.
La majorité des pays membres de l’espace Schengen, dont la France, ont donc suivi les recommandations de la Commission européenne. L’ouverture des frontières aux ressortissants non européens devra, elle, sans doute attendre juillet. Un retour à la normale en ordre dispersé : certains pays conservent des restrictions ou repoussent carrément la réouverture de leurs frontières nationales. La Suède et le Luxembourg étaient restés accessibles aux voyageurs de l’UE et, surtout, aux travailleurs frontaliers du côté du Grand-Duché.

Ouvertures en cascade
Première de ses pairs à mettre en place des mesures pour relancer le tourisme malgré ses 34 000 victimes du virus, l’Italie est accessible aux citoyens européens depuis le 3 juin. Date à laquelle les quarantaines obligatoires pour les visiteurs étrangers ont également été abandonnées. En anticipant aussi l’appel de la Commission, la Croatie a « rouvert » le 11 juin, la Pologne, le 13 juin.
Le 15, c’était donc au tour de la Belgique, de la France et de la Grèce, de rétablir la libre circulation avec les pays du continent. La Grèce par exemple, a rouvert ses frontières aux touristes européens mais également aux visiteurs du monde, exception faite du continent américain, dont les vols devraient reprendre en juillet. Athènes précise cependant que des voyageurs en provenance de régions très touchées par le virus seraient soumis à un dépistage obligatoire. Un auto-confinement de sept jours s’impose en cas de test négatif et en quatorzaine supervisée s’il est positif.
L’Allemagne et l’Autriche ont levé les contrôles à leurs frontières à minuit, dans la nuit de lundi, il n’existe donc plus de restrictions entre la France et son voisin germanique. Citons également la Hongrie, la Bulgarie, l’Autriche, la République tchèque, la Slovaquie, la Lettonie… qui ont toutes rouvert leurs frontières mais qui maintiennent  des restrictions à l’égard des voyageurs en provenance de zones « à risque ». Parmi les pays encore fermés, l’Espagne a annoncé l’avancée de la réouverture de ses frontières au 21 juin, sauf pour sa frontière terrestre avec le Portugal qui restera contrôlée jusqu’au 1er juillet. Face à toutes ces particularités nationales et ces écarts d’agenda, Paris prévoit d’appliquer la réciprocité aux pays qui imposeraient encore des restrictions aux citoyens français.

Destination France
Des ressortissants français dont l’attitude et les déplacements estivaux seront scrutés de près. La question des destinations des vacanciers occupe  les esprits à l’heure où les risques de création de nouveaux clusters de contamination sont encore présents.

Donc, oui, les frontières avec nos voisins européens rouvrent petit à petit, mais la tendance actuelle dessinerait plutôt des vacances sur le territoire national. Si les séjours à l’étranger sont prévus à la baisse, les velléités de départ en vacances sont encore bien là. Selon une enquête menée par le cabinet BVA pour les Entreprises du Voyage, 59 % des Français.es envisagent de partir cet été, soit trois points de plus que lors de la précédente enquête du genre en 2018. Et 81 % des interrogé.es se disent optimistes pour leur séjour qu’ls.elles penseent qu’il se déroulera sans encombre, malgré la situation. Une confiance qui semble limitée, puisque seuls 8 % prévoyaient un déplacement à l’étranger au moment de l’étude (entre le 2 et le 4 juin). Ce sont bien 87 % des sondés qui pensent choisir la France pour leurs congés d’été. Malgré un état d’esprit tourné vers des vacances bien méritées après plusieurs semaines de tourmente, les réservations tardent à venir : seuls 27 % des Français.es ont réservé leur séjour en totalité selon l’étude (contre 70 % à la même époque l’année dernière).
Malgré tout, certaines choses ne changent pas d’un pouce : la côte reste de loin la destination la plus prisée des voyageurs (54 %).

Adam Belghiti Alaoui

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