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Près de 9 franchisés sur 10 recommanderaient le modèle de la franchise à un·e entrepreneur·se qui souhaiterait se lancer. La 17e édition de l’enquête annuelle de la franchise Banque Populaire l’atteste : une fois le cap franchi, on ne le regrette pas ! La crise a aussi fait naître des envies de reconversion. Mais avant de réussir, il faut se lancer. Sommes-nous toutes et tous en harmonie avec cette aventure entrepreneuriale ?

 

Les enseignes vous diront peut-être qu’il n’existe pas de profil type pour se lancer et réussir en franchise. Les spécialistes, eux·elles, distinguent très bien les aspirant·es à la franchise qui réussiront de celles et ceux qui échoueront. Le portrait-robot de l’entrepreneur·se en franchise est éloquent : 4 sur 10 sont des femmes, les franchisé·es ont en moyenne 12 ans d’ancienneté, 7 sur 10 ont décidé de rester dans la même région et presque 1 sur 2 a choisi d’ouvrir un point de vente dans le même secteur d’activité que sa profession antérieure ! Aperçu rapide – issu de la 16e édition de l’enquête annuelle de la franchise Banque Populaire – mais qui dans les grandes lignes, décrit à quoi ressemble l’entrepreneur·se franchisé·e. Dans le détail maintenant, qui réussit en franchise ?

 

Pas un projet professionnel, un projet de « vie »

Tout le monde n’est pas fait pour ce type d’aventure. Nos deux expert·es sollicité·es pour l’occasion – Christophe Bellet, président de Gagner en franchise, et Corinne Gicquel, fondatrice de la plate-forme Reconversion en franchise – sont unanimes : entreprendre sous ce régime particulier requiert des compétences, des qualités, su savoir-faire et du savoir-être spécifiques. De la même façon que tout le monde ne peut pas créer une entreprise.

La franchise relève avant tout d’un projet de vie. Avec tous les avantages et contraintes qui vont avec. Avoir conscience qu’entreprendre en franchise « implique votre famille et votre mode de vie, les conjoint·es doivent savoir à quoi s’attendre, c’est une vie d’entrepreneur·se qu’il faut assumer », prévient Corinne Gicquel. Une vision partagée par Christophe Bellet : « Entrer en franchise est une décision réfléchie, mûrie, on pense long terme, c’est un véritable projet de vie », insiste le président de Gagner en franchise. Surtout, il se montre indispensable d’être pourvu·e de cet esprit entrepreneurial que l’on retrouve chez tous·tes les chef·fes d’entreprise… La franchise ne fait pas exception ! Car oui, selon nos deux spécialistes, les franchisé·es doivent, pour réussir, trouver le bon équilibre entre se comporter comme un·e patron·ne indépendant·e et se conformer aux règles qu’implique une vie en réseau. Bien entendu, « les franchisé·es restent indépendants financièrement et juridiquement », c’est la base du modèle de franchise, avec, en filigrane, « les droits d’entrée et les redevances, car l’on profite d’une marque, donc l’on partage quelque chose », explique Christophe Bellet. « Les franchisé·es échangent entre eux·elles sur ce qui fonctionne ou pas, franchisé·e et franchiseur communiquent bien sûr entre eux, on est loin du·de la chef·fe d’entreprise qui crée sa boîte seul·e, décrit Corinne Gicquel. Puis, avec le temps, le·la franchisé·e consultera de plus en plus son franchiseur pour des sujets techniques et moins stratégiques, puisqu’il·elle aura eu le temps d’apprendre à gérer son business en local », poursuit notre experte. Bref, si on ne veut rendre de comptes à personne, on ne se lance pas en franchise. Du bon sens, mais encore faut-il le rappeler !

 

Convaincre et manager
En entrepreneuriat, on prend un peu moins de risque quand on se lance en franchise. Même si le risque zéro n’existe pas : « Rejoindre une enseigne exige de disposer d’un fonds de roulement en amont pour être capable d’appréhender un démarrage potentiellement lent », conseille Corinne Gicquel, bien consciente que la notoriété d’une enseigne favorise un retour financier plus rapide qu’un·e entrepreneur·se totalement indépendant·e qui partirait de rien. « L’avion décolle toujours plus vite en franchise ! » sourit Christophe Bellet. Fonds de roulement certes, mais aussi apport financier pour se lancer et souvent obtention d’un prêt. Alors convaincre, voilà une des qualités essentielles du franchisé idéal. Un atout extrêmement utile pour trouver les bons arguments afin que la banque – comme le franchiseur bien entendu – adhère à votre projet.

Après la force de conviction, un bon management participera à la réussite d’une aventure en franchise. Retenez que les trois quarts des franchisé·es sont d’ancien·nes salarié·es… « et très souvent des cadres supérieur·es », remarque Bellet. Donc non seulement il faut être capable de manager ses équipes, mais aussi d’adapter son management en fonction de son public : « Parmi les néo-franchisé·es, d’ancien·nes cadres qui dirigeaient eux·elles-mêmes. »

 

Expérience et polyvalence

Les jeunes, bien sûr, ont leur place pour se lancer en franchise. « Même si de fait, c’est souvent une barrière financière qui s’érige devant eux », observe Christophe Bellet. Mais ils rentrent parfaitement dans ce projet de long terme qu’incarne l’entrepreneuriat en commerce associé. Après, l’expérience joue beaucoup, il y a de quoi rassurer le franchiseur si un·e candidat·e transpose dans ce nouveau défi une multitude de compétences acquises lors de son expérience antérieure. Et même si le secteur demeure complètement distinct de son ou ses job(s) passé(s) ! « On peut tout à fait découvrir de nouveaux métiers, même sans expérience, le franchiseur est aussi là pour proposer des formations de 4, 5 ou 6 semaines pour convertir le néo-franchisé », assure Bellet.

Un franchisé qui réussit, c’est aussi un touche-à-tout. Un grand allié de la polyvalence quand il faudra se confronter à un problème juridique, discuter avec son·sa comptable ou bien mettre en avant ses atouts de commercial·e ! Quand on vous dit que la franchise ne s’adresse pas aux premier·ères venu·es… Bonne nouvelle, cet arsenal de qualités s’apprend et s’acquiert. Pas une question d’âge, pas seulement une question d’expérience sinon plus de « maturité », estime Corinne Gicquel.

 

« Les femmes osent de plus en plus »

Rejoindre une enseigne avec laquelle on partage les mêmes valeurs contribue également à la réussite d’un ou d’une franchisé·e. D’où la nécessité d’interroger, au préalable, le franchiseur. Ainsi que les franchisé·es déjà en place. « Pour que le projet fonctionne, il doit y avoir adéquation entre soi-même et les valeurs portées par une enseigne », constate la créatrice de Reconversion en franchise. Pas faux, la parenthèse Sars-CoV-2 a montré combien les Français·es recherchent du sens dans leur travail. Règle n° 1 : « Choisir un secteur dans lequel on prendra du plaisir, attelez-vous donc à un travail d’introspection », souffle Christophe Bellet.

Et les femmes dans l’histoire ? Encore aujourd’hui, combiner entrepreneuriat et vie de famille reste éprouvant pour un grand nombre de femmes. Mais on doit s’en féliciter, « les femmes osent de plus en plus se lancer en franchise, pointe Gicquel, d’autant plus que le modèle s’avère moins risqué que créer seule son entreprise, les femmes sont plus rassurées », propos de celle qui accompagne au quotidien des femmes dans leur reconversion en franchise. D’autre part, les franchiseurs apprécient beaucoup les profils féminins, lesquels seraient « passionnés, très tournés vers cette quête de sens et inscrits dans cet esprit de partage et collectif – propre à la franchise », insiste Corinne Gicquel. Candidat·es au commerce associé, vous voilà armé·es pour négocier au mieux votre virage en franchise.

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