Des réseaux qui connaissent le cap à suivre...
Des réseaux qui connaissent le cap à suivre...

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Règle de 10

Ils sont atypiques, tendent à le devenir et innovent. Certains réseaux sortent du lot…

Contre vents et marées, la franchise continue de se développer. Et ce grâce à un modèle performant reposant sur un modèle gagnant-gagnant entre le franchiseur et le franchisé. Mais cette forme de développement n’est pas la seule à connaître des jours heureux. Pour le dixième numéro d’Ecoréseau Franchise & Concept(s), la rédaction a souhaité mettre en avant 10 enseignes qui se développent en réseau, à surveiller en fonction de leur stratégie de développement, de leur positionnement original ou encore de leur caractère innovant. D’autant que les bonnes nouvelles se multiplient selon la dernière enquête de la FFF. D’après les derniers chiffres de février 2016 pour l’année 2015, le modèle de la franchise en France représente le 1er marché européen du secteur avec 1 834 réseaux (+2,1%) et 69 483 points de vente (+1,9%). Autre marqueur de l’année 2015, le nombre de créations d’entreprise sous contrat de franchise avec 1 312 nouvelles implantations. Cinq secteurs se démarquent en matière de développement : la restauration rapide : +11 enseignes (186 enseignes au total), les services aux entreprises : +8 enseignes (114 au total), les services automobiles : +8 enseignes (80 au total), le bâtiment : +7 enseignes (57 au total) et le secteur de l’alimentaire : +7 enseignes (172 au total). En termes de hausse du nombre de franchisés, l’alimentaire, les services à la personne, les services automobiles et l’équipement de la maison sont les quatre secteurs dans l’air du temps. Laurent Kruch, dirigeant et fondateur de Territoires & Marketing, cabinet spécialisée dans les études de marché et le géomarketing, analyse : « L’une des tendances fortes du marché est la spécialisation technique tous secteurs confondus à destination tant des entreprises que des particuliers ». Rozenn Perrigot, titulaire de la Chaire Franchise & Commerce en Réseau, Maître de Conférences HDR à l’IAE Rennes ajoute : « L’hyper-spécialisation permet effectivement à certains réseaux de connaître un bon développement, mais cela n’est pas obligatoirement un gage de succès. En effet, il faut se méfier des effets de mode et des succès éphémères.» Ce faisant, ce phénomène s’accompagne mécaniquement d’un ralentissement des franchises généralistes. « Même s’il existe des exceptions, cette spécialisation s’explique entre autres par la difficulté pour les réseaux de trouver des locaux de grande superficie. L’éloignement d’une approche généraliste par les franchiseurs est aussi liée à l’essor du click an collect et à la vente sur Internet qui permet de rationaliser les stocks en points de vente tout en augmentant le champ des possibles », poursuit l’expert de Territoires & Marketing. Autre phénomène à noter dans le monde de la franchise, la « premiumisation » de l’offre. Il n’y a qu’à regarder les dernières installations réalisées par McDonald’s pour comprendre que les acteurs du burger premium obligent aussi les acteurs historiques à innover et se hisser vers un service plus qualitatif et innovant. Pour conclure, Rozenn Perrigot rappelle : « Deux autres critères sont à retenir au sujet des réseaux qui connaissent ou ambitionnent un fort développement. D’abord, il est évident que les produits et/ou les services doivent répondent aux attentes des clients. Mais les produits/services, seuls, ne suffisent pas. Il importe aussi que le franchiseur – via notamment les compétences de son équipe – optimise et accompagne le développement de son réseau, dédie une partie de ses ressources à la R&D et l’innovation pour développer des nouveaux produits/services, élabore un plan de communication attractif, échange en interne avec ses franchisés, mette en place une “vraie” animation du réseau, recrute des franchisés ayant les mêmes valeurs et entretienne de bonnes relations avec les parties externes : banques, experts comptables, etc. ». Ne reste qu’à vous faire (re)découvrir 10 enseignes en plein essor.

Bibovino

Derrière le cubi, les préjugés : vin de moyenne voire de médiocre qualité et format qui fait penser aux barbecues estivaux plutôt qu’aux soirées œnologie. Qu’à cela ne tienne. L’enseigne Bibovino redonne des airs tout terrain à ce classique contenant du rosé pour l’appeler un BIB, entendez Bag in Box. Monté par cinq associés en 2013, ce nouveau réseau qui se développe en licence de marque ne propose que des vins de producteurs conditionnés dans des poches de trois à cinq litres. Un concept qui semble-t-il s’aligne sur les nouveaux modes de consommation et permet une conservation sous vide optimale du vin. L’enseigne est allée jusqu’à recruter Bruno Quenoux, ancien acheteur de vins des Galeries Lafayette pour garantir la qualité de chaque liquide versé dans le BIB. Environ une trentaine de vins haut de gamme sont dans la sélection de ces points de vente où la dégustation au verre est possible. Le réseau recense actuellement une vingtaine de caves et entend atteindre à terme une centaine d’implantations nationales et internationales. Une idée qui n’est pas tombée dans l’oreille d’investisseurs sourds, car l’équipe dirigeante vient de conclure un tour de table d’un million d’euros. D’autant que le marché du cubitainer représente en grande distribution 33% des ventes effectuées en volume en France.

Au fût et à mesure

De prime abord, rien de particulier ne distingue l’enseigne d’un autre bar à bières. Pourtant, une fois accoudés à l’une des tables surélevées, les néophytes s’étonnent de ne pas voir de serveur solliciter un quelconque client pour prendre la commande. Là est l’originalité du concept qui propose une tireuse à bière sur chaque table et un système de carte rechargeable. Le client est ainsi le barman et sert ses convives au gré de leurs envies dans une ambiance faite d’Electro-pop, de concerts acoustiques ou encore d’expositions et de retransmissions de rencontres sportives… Le point fort de l’enseigne se concrétise, vous l’aurez deviné, sur des effectifs en salle moins nombreux que pour un bar classique. L’idée est créée en 2008 par Guillaume Petiau, Quentin Desreumaux et Benoît Petiau qui s’inspirent d’un concept de libre-service dans certains bars espagnols. Au Fût et à Mesure décide d’un développement en franchise trois ans plus tard après avoir éprouvé le modèle de son établissement.

Body Minute

La franchise Body Minute s’appuie aujourd’hui sur un réseau de 450 instituts de beauté sans rendez-vous à destinations des femmes. D’abord rentrée par la petite porte avec la marque Epil’minute, Jean-Christophe David décide de faire évoluer le concept en Body’Minute. En 2013, le réseau développe deux nouvelles offres avec Nail’Minute et Hair’Minute tout en fabricant et commercialisant en parallèle une gamme de produits destinés aux soins de la peau. L’enseigne se distingue également par la formation de ses franchisés dans son école en interne et la livraison d’un institut clé en main.

Waterbike

L’enseigne mise sur ces néosports en indoor qui ne traumatisent pas le corps mais procurent les bienfaits de l’effort physique. Autrement dit, l’idée est d’associer le confort de l’eau à l’épreuve du cyclisme. Concept qui s’inspire de méthodes kinésithérapeutiques transalpines, Waterbike a fait le pari d’une activité où la perception de l’effort est diminuée malgré un résultat physiologique équivalent au sport classique. Les séances s’accompagnent également d’hydro massage, de chromothérapie, de relaxation en cabine individuelle. Aujourd’hui, Waterbike, lancé en franchise en 2011, compte un réseau de 82 implantations dont près d’une vingtaine en région parisienne pour environ 200 000 usagers. Chaque centre est doté de quatre à huit machines dont les nouvelles « Water Run » brevetées. Pour un investissement de 180 k€ à 250K€, l’enseigne met en exergue une forte rentabilité.

CarGo

Pour un apport personnel de 75 000 euros et des droits d’entrée de 16 000 euros, vous pouvez vous lancer dans la location d’automobiles, de camions et de véhicules utilitaires. Si  ce réseau compte actuellement 370 implantations depuis sa création en 1987, le franchiseur ne compte pas en rester à ce maillage et souhaite encore intensifier les ouvertures cette année. L’originalité de ce loueur réside entre autres dans la flexibilité de l’offre qui autorise la location de véhicules à l’heure, à la soirée, au week-end, etc. En sus, la possibilité de se faire livrer le véhicule et un mode de règlement adapté viennent renforcer l’attractivité du loueur. La marque Cargo n’a cessé d’innover dans le temps et fut le premier réseau de commercialisation et de localisation de véhicules, le premier réseau à installer un système d’auto-partage en Rhône-Alpes et le premier également à lancer un réseau de corners auprès des professionnels de l’auto. L’enseigne s’implante dans les villes d’au moins 5 000 habitants. Côté formation, elle transmet le savoir-faire en trois semaines.

Columbus Café & Co

Le réseau de franchise et de concession souhaite devenir le café social du XXIe siècle et ambitionne plus d’une vingtaine de nouvelles ouvertures pour cette année. Le concept ? Première chaîne d’espressos bars en France, la franchise Columbus Café & Co est spécialiste des boissons chaudes et froides, tout en mettant à disposition entre autres réjouissances sucrées, le muffin fait maison décliné sous une cinquantaine de recettes. L’enseigne créée en 1994 signe en 2003 un partenariat avec Elior, l’assemblier, qui permet au concept de se développer dans les zones de transit (gares, aéroports, stations d’autoroute, etc.). En parallèle, l’enseigne développe également ses points de ventes indépendants de tout commerce. Les années suivantes, plusieurs contrats permettent à la marque de continuer sa progression en corner notamment avec Intermarché, Casino et en 2015 avec Franprix.

Happy

Pour le groupe EMOVA, les Monceau Fleurs s’ouvrent dans des villes comptant au moins 25 000 habitants pour un cœur de cible CSP+. Cette enseigne incarne le meilleur rapport qualité / prix et l’élégance à la française. « Les candidats franchisés cherchent avec  cette marque l’investissement et la sécurité », détaille Laurent Pfeiffer. (Cf EcoRéseau Franchise & Concept(s) n°8). Les franchisés Rapid’Flore recherchent l’exploitation d’un commerce de proximité dans lequel le lien avec le client est important. Enfin tout dernier venu du groupe multi-enseignes EMOVA, Happy se veut totalement être un concept innovant qui vise une clientèle très urbaine et s’adresse à des profils tournés vers l’entrepreneuriat urbain et connecté. Pour un apport de 60 000 euros, le CA en deux ans est estimé entre 300 000 et 500 000 euros HT. Happy bénéficie d’un positionnement décalé et jeune et met en avant un produit traditionnel via des packagings innovants.

Mail Boxes Etc.

Se développant sous contrat de franchise, le réseau Mail Boxes Etc. exige un apport de 40 000 euros, des droits d’entrée de 20 000 euros et s’efforce de délivrer une offre BtoB. Le concept ? Proposer une large gamme de service à destination d’indépendants et des entreprises (TPE, PME) afin d’améliorer leur productivité par l’externalisation d’activités qui ne rentrent pas dans leur cœur de métier : expédition et conditionnement, graphisme et impression, domiciliation, approvisionnement en fournitures, secrétariat… En termes de recrutement, l’enseigne ne demande aucune connaissance technique en amont. La formation se déroule sur sept semaines. L’investissement global est estimé entre 80 000 et 100 000 euros. La redevance annuelle est de 10%, le contrat court sur sept ans et le réseau compte aujourd’hui une quinzaine d’enseignes.

SpeedBurger

Spécialiste de la livraison de burgers à la française, SpeedBurger innove et lance sa nouvelle plateforme de marque. Le troisième acteur en France sur le marché du burger en nombre de points de vente, réaffirme ainsi ses valeurs auprès d’une cible jeune, urbaine et connectée. « Cela fait désormais 20 ans que nous avons lancé l’enseigne. Aujourd’hui, nous visons la région parisienne mais pas l’intramuros. Notre développement reflète notre manière de penser : celle de rester prudents et patients avec mon associé Lotfi Youcefi. Nous ne courons pas après les ouvertures, même si nous avons été le premier opérateur à livrer des burgers en France », explique Bruno Bourrigault, cofondateur de SpeedBurger. Née à Angers, l’enseigne représente 50 points de vente et 26 millions d’euros de CA HT.

Mental’O

« Nous nous appuyons sur une méthode protégée en droits d’auteurs à l’INPI qui se base sur un process unique de questionnaires et d’études qualitatives et quantitatives. Notre méthode est héritée du monde de l’entreprise mais s’adresse aussi bien aux jeunes qui décident de faire un bilan scolaire qu’aux adultes désireux de réaliser un bilan de compétences, un virage de carrière ou un point sur leur vie professionnelle », explique Armelle Riou, Pdg. du réseau Mental’O. Ce faisant, Mental’O accélère son développement en réseau  – sous forme de licence de marque, créée en avril 2014 et recensant plus d’une vingtaine d’implantations – et entend doubler le nombre de ses consultants indépendants en France d’ici fin 2016. Les atouts de ce spécialiste du conseil en orientation scolaire et professionnelle résident dans son concept novateur en matière d’orientation pour les jeunes et les adultes, et l’originalité d’une start-up au business model basé sur l’utilisation du numérique au service de l’humain. Un concept d’autant plus d’actualité lorsque près d’un tiers des jeunes regrette son choix de filière d’études supérieures et plus de deux tiers des Français aspirent à changer de vie selon deux enquêtes menées par Opinion Way (fin mars 2015 avec LinkedIn et en 2016 à l’occasion du salon des entrepreneurs).

Geoffroy Framery

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