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Un réseau de franchise rassemble des chefs d’entreprise de tout poil autour d’un même concept. Mais, pour qu’un tout ne fasse plus qu’un, mieux vaut s’attacher les services d’un bon animateur de réseau. Celui qui assure la cohésion entre la tête de réseau et les franchisés, les forme et les accompagne tout au long de leur aventure entrepreneuriale. Entre autres.

Demandez à tous les réseaux de franchise quel est le rouage indispensable à leur bon fonctionnement, et la réponse sera à ne pas en douter unanime… l’animateur évidemment ! « L’animateur constitue le lien entre la tête de réseau et le franchisé, rappelle Alain Lagodié, directeur des opérations chez Progressium. Et l’époque où sa mission consistait principalement à vendre des nouveaux produits est bien révolue. Aujourd’hui, son rôle est multiple. » Se situant à l’interface entre le franchiseur et les franchisés, l’animateur agit en effet aujourd’hui comme véritable courroie de transmission du réseau. Ses rôles, car ils sont multiples, vont du contrôle au conseil, en passant par le commercial (toujours) : il doit à la fois veiller à la bonne application des directives du siège, valider et vérifier que la politique commerciale du réseau est bien appliquée et respectée, tout en accompagnant les phases de changement ; il doit également aider le franchisé à développer son business, grâce à des tableaux de pilotage, des KPIs (indicateurs clés de performance), de la communication, etc.
Le tout en étant à l’écoute des besoins du terrain et en créant un esprit de cohésion entre franchisés, et en faisant remonter vers la tête de réseau les questions et demandes en provenance du terrain…

Bref, autant dire que les profils requis se doivent de faire montre du bon mélange entre souplesse, compréhension, et fermeté, et disposer de compétences transversales sur les plans comptable, RH, marketing, etc. Surtout, l’animateur de réseau doit faire preuve d’un véritable savoir-être. Car son rôle premier est, avant tout, de former et accompagner les franchisés, depuis leur phase d’apprentissage… jusqu’à la fin de leurs contrats.

« L’ANIMATEUR CONSTITUE LE LIEN ENTRE LA TÊTE DE RÉSEAU ET LE FRANCHISÉ. ET
L’ÉPOQUE OÙ SA MISSION CONSISTAIT PRINCIPALEMENT À VENDRE DES NOUVEAUX PRODUITS EST BIEN RÉVOLUE.
AUJOURD’HUI, SON RÔLE EST MULTIPLE. »

Couteau suisse de la franchise

Avec des missions aussi diverses, une des qualités principales du bon animateur de réseau est d’être polyvalent et adaptable. D’un côté, il lui faut prendre en compte les spécificités de chacun des franchisés et la diversité des situations. De l’autre, il doit faire respecter un savoir-faire et des process. « C’est un point à ne pas oublier, surtout quand on est confronté à de multiples demandes, très différentes, qui proviennent des franchisés, souligne Jean-Luc Cohen, fondateur du réseau de cabinet de conseil Framboise. Il faut répondre à ce   à quoi on peut et on doit répondre ; mais ce ne sera pas tout. On ne peut pas faire d’exception : il faut être équitable. » Il faut pouvoir maîtriser ainsi, pour pouvoir donner des conseils justes et accompagner au mieux ses franchisés, les notions de comptabilité, de rentabilité, de process, de RH, de marketing, de communication, etc. Cet aspect touche-à-tout est d’ailleurs à la source d’un manque d’homogénéité qui fait la richesse du métier. Mais au coeur de tout cela est la relation humaine : si le courant ne passe pas entre le franchisé et l’animateur,les conseils ne seront pas écoutés. Il faut donc une dose non négligeable de psychologie : c’est un métier où, au final, l’humain l’emporte sur la technique.

Autre élément essentiel, la disponibilité. Non seulement un animateur passe la (très) grande majorité de son temps en déplacement, sur le terrain et dans sa voiture – il est préférable de ne pas avoir d’aversion à la conduite – il doit aussi être facilement joignable par les franchisés dont il a la charge, en cas d’urgence ou de question impromptue. Certes, l’utilisation de la visio a facilité ces tâches, mais l’animateur sait que le contact humain reste irremplaçable pour certaines choses. Un passage chez un franchisé peut prendre d’une demi-journée, pour les visites rapides, à une journée voire plus – il faut bien cela pour faire le point non seulement sur la société, mais sur le franchiseur lui-même.

Chercher ses animateurs

Mais c’est aussi la source de l’un des problèmes que rencontrent les réseaux à la recherche d’animateurs : le manque de cursus dédié. Les seuls à proposer quelque chose du genre est la Fédération Française de la Franchise (FFF), qui a mis en place en 2009 une formation diplômante spécialisée. Sinon, c’est surtout l’expérience de la personne qui prime, ce qui explique qu’on y trouve beaucoup de profils très variés : de bac à bac + 5, notamment issus d’une filière commerciale… Souvent, les animateurs de réseau ne se destinaient pas forcément à ce métier. Une opportunité plus qu’une vocation, ou une évolution naturelle au sein d’un réseau de franchise, ce qui apporte à l’animateur l’avantage de connaître le savoir-faire du réseau sur le bout des doigts.

JEAN-MARIE BENOIST

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