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Speedy passe le contrôle technique avec EcoRéseau et démontre que l’élargissement des activités métiers et le développement mixte entretiennent avec sûreté sa pérennité.
«Va donc, va donc chez Speedy ! … Speedy… ! » Un spot publicitaire de quelques secondes qui reste dans la tête toute la journée et que l’on fredonne inconsciemment. Pas besoin de détenir un véhicule pour connaître l’enseigne : des bonhommes en bleu de travail au liserai rouge, les mains pleines de cambouis, un sigle sphérique du même bleu à l’anneau d’argent, le tout signé par une marque rouge distincte qu’on saurait tous redessiner de mémoire. Aujourd’hui, l’enseigne possède plus de 550 centres dont 13 dans les DROM (Département et Région d’Outre-Mer) et 56 à l’étranger. Un maillage particulièrement serré pour un des leaders de l’entretien automobile depuis près de 40 ans déjà. Malgré ce développement mené tambour battant, l’enseigne a connu une série de changements, non sans effets sur l’expansion des réseaux de franchises et de succursales. L’occasion de revenir sur l’histoire du Car Fitter, son évolution vers un modèle mixte d’implantations et ses élargissements commerciaux pour faire face aux discounters et à la concurrence historique, dans un contexte où les usagers roulent de moins en moins.
Une vapeur doucement inversée
Tout commence près de Paris à Bois-Colombes en 1978. L’activité des centres se concentre alors exclusivement sur les pots d’échappement. Les élargissements de la palette de métiers commencent dès 1983 avec des services dédiés aux amortisseurs, batteries, freins et vidanges. 1992 sonne l’arrivée des pneumatiques ; 2004, le lancement de Speedy Fleet à destination des flottes d’entreprises, 2005, l’activité climatisation ; et 2006, Speedy Glass. Jusqu’en 1991, la marque connaît un développement en direct, mais le succursaliste change son fusil d’épaule. La même année, le groupe grandit par croissance externe en acquérant 82 centres du réseau Plein Pot. Le réseau décide alors d’un développement mixte. C’est la naissance du réseau de franchises. « La mayonnaise prend avec l’ancien réseau Plein Pot qui profitera sous notre enseigne, de la force de frappe de notre développement en direct », souligne René Prévost, directeur général de la franchise avec 33 ans d’ancienneté et président de la FFF (Fédération Française de la Franchise). La croissance continue avec le rachat en 2004 des 43 centres du réseau Axto. En 2005, l’enseigne compte alors 115 franchisés pour 340 succursales. Comme l’ont indiqué certains slogans politiques de l’époque, le changement s’opéra en 2012. Jacques le Foll rachète l’entreprise qu’il souhaite « remettre en marche ». Débute dès lors un plan d’investissements et de redéploiements stratégiques. L’actuel président reprend la marque Speedy. Le modèle de développement s’inverse peu à peu, avec comme objectif de développer le réseau de franchises de manière plus soutenue tout en passant du statut de « fast fitters » à celui de centres d’entretien complet du véhicule : 2012 sonne aussi le rappel de l’identité un peu vieillissante de la marque, qui connaît alors un lifting de luxe pour plus d’une centaine de points de vente. Parfois jusqu’à 100 000 euros pour remettre un atelier à neuf. Malgré une presse qui n’encense pas toujours les choix de l’enseigne, Speedy ferme très peu de centres – une dizaine, pour des raisons d’arrêt d’activité ou d’expropriation par les villes – et ambitionne 40 nouvelles ouvertures supplémentaires pour l’année 2015. Preuve que la mécanique de l’enseigne est bien huilée. « A terme, nous souhaiterions avoir un réseau mixte équilibré et performant », souligne René Prévost.
Etre à 10 minutes de chaque conducteur
« Ce développement soutenu repose notamment sur l’implantation de Speedy sur les baies techniques des stations-services des pétroliers. Cela nous permet de bénéficier d’emplacements de premier ordre qui seraient inaccessibles sans ces accords », précise le directeur de l’enseigne. 13 ans de partenariat avec BP et 3 avec Total. Le réseau dénombre actuellement 49 centres reposant sur ce type d’implantations ; formidables vitrines publicitaires. D’autres spécialistes se greffent également sur ce type de partenariat. A la tête de ces points de services, l’enseigne place des couples de gérants qui reçoivent comme tout franchisé la formation nécessaire à la bonne tenue du site et à l’accueil du client. Un atout manifeste en termes d’exposition. Partout ailleurs, le but avoué de l’enseigne est d’implanter un centre à moins de 10 minutes de chaque automobiliste. Côté nouvelles implantations, cela correspondrait à l’ouverture de 200 nouveaux centres à l’enseigne rouge et bleu, car pour l’heure, 80% des conducteurs se trouvent à 15 minutes d’un point Speedy !
Renforcer la formation et les positions à l’international
« Avant nous étions des «changeurs de ferraille ». Désormais nous effectuons un vrai diagnostic qui passe par l’utilisation systématique des nouvelles technologies et de l’électronique embarquée des véhicules. Pour Speedy, cela s’est traduit par la création d’un centre de formation afin de mettre régulièrement à niveau chacun de nos collaborateurs », note René Prévost. Un programme et une qualité de formation d’ailleurs adoubés par les pairs du milieu. Cette mise à jour perpétuelle des compétences et l’élargissement des activités métiers concourent à faciliter le recrutement du franchiseur. « Désormais, les garagistes indépendants souhaitent plus facilement rallier notre bannière, car nous faisons le même métier à la différence d’être supportés par la force d’un réseau mixte », poursuit-il. Toutefois, 2014 ne fut pas l’occasion d’asseoir davantage le réseau hexagonal. Les yeux des dirigeants furent tournés vers le Maghreb et l’Afrique, malgré les difficultés tant conjoncturelles que structurelles : « nous avons cherché à renforcer nos positions dans l’ensemble des pays où nous sommes déjà présents. Nous optons pour un développement en master-franchise. Toutefois les destinations lointaines posent problème en matière d’approvisionnement, avec d’une part notre dépendance aux importateurs ou d’autre part, la difficulté de mise en place d’une plateforme logistique », analyse le dirigeant.
Article réalisé par Geoffroy Framery