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Si ouvrir une boulangerie nécessite une qualification qui se démontre via l’obtention d’un CAP ou d’un BEP, il existe une voie détournée pour ouvrir son propre point de vente de pains, viennoiseries et autres sandwichs : la franchise.
Avec un droit d’entrée mesuré et des perspectives de croissance très fortes, les franchises de boulangerie, sandwicherie et dépôts de pains ouvrent l’opportunité à des novices de se lancer dans un secteur porteur. « On n’apprend pas à un boulanger à refaire du pain, analyse Pascal Lambert, dirigeant de Franchise Expert. Il ne faut en général pas être du métier pour lancer une franchise et le but d’un bon franchiseur sera de vous apprendre le métier et de vous lancer sur le secteur. »
Des commerces essentiels
Malgré tout, pour bénéficier du statut de boulangerie il faudra tout de même compter dans ses effectifs un boulanger diplômé… et donc les frais inhérents. Si vous souhaitez avoir un dépôt de pain avec des produits surgelés et réchauffés, pas besoin d’un personnel qualifié. « Mais attention, on ne fait pas le même métier, glisse en douce le directeur développement de l’une de ces franchises qui se déploie à vitesse grand V. Nous défendons un modèle de boulangerie traditionnelle inscrit au sein d’un groupe de franchise. » Un pari gagnant, donc.
CHAQUE JOUR 16 MILLIONS DE BAGUETTES SORTENT AINSI DES FOURNILS POUR SE RETROUVER SUR LES TABLES DE CUISINE DES FRANÇAIS
Comme pour les commerces traditionnels, les franchises de boulangerie bénéficieront de la visibilité et du rayonnement de la marque, d’un savoir-faire qui se partage entre franchisés, mais pas seulement. Les franchiseurs mettent l’accent sur le développement d’une activité de proximité ancrée dans le territoire. « Nos boulangeries sont des lieux de destination et de convivialité où la gourmandise se partage et rassemble. Au service des familles de gourmands, nous sommes facilement identifiables et accessibles », détaille-t-on, ainsi, du côté des boulangeries Sophie Lebreuilly. Fondé en 2014, le groupe dispose d’ores et déjà d’une cinquantaine d’implantations sur le territoire et espère en avoir plus de 150 d’ici à trois ans. Ambitieux ? Peut-être, mais pas démesuré quand on sait que le secteur est en plein essor, notamment depuis la crise sanitaire où les boulangeries faisaient partie des commerces essentiels et représentaient une sortie nécessaire pour des millions de Français. Chaque jour 16 millions de baguettes sortent ainsi des fournils pour se retrouver sur les tables de cuisine des Français, estimait une enquête de Fiducial réalisée en 2019.
Une valeur sûre
Mais si le secteur est porteur et prometteur (on estime le chiffre d’affaires moyen d’une boulangerie à 273 000 euros HT), il nécessite – en franchise – des investissements financiers. Chez Sophie Lebreuilly, on estime ainsi à 120 000 euros l’apport minimum, pour un CA de 1,2 million d’euros après deux ans. Chez La Croissanterie, autre mastodonte
du secteur, on estime l’investissement global à 300 000 euros.
Mais certaines niches peuvent également rapporter gros. Ainsi, La Fabrique à Cookies nécessite un apport limité – 30 000 euros – pour un CA estimé entre 200 000 et 250 000 euros. Cette tendance illustre, en tout état de cause, l’importance de l’innovation et de la différenciation dans le secteur de la boulangerie franchisée. Alors que les boulangeries traditionnelles continuent de prospérer grâce à leur offre de pains frais et de pâtisseries traditionnelles, des concepts plus spécialisés permettent aux entrepreneurs de se démarquer dans un marché concurrentiel.
Mais comme dans tous les secteurs de la franchise, d’autres critères rentrent en compte : la localisation, la publicité, l’agencement de la boutique. Autant d’étapes clefs que les franchiseurs maîtrisent et pour lesquelles ils auront à coeur de transmettre leur savoir-faire. Avec une marque établie, un savoir-faire partagé et une activité de proximité ancrée dans le territoire, les franchisés bénéficient d’une visibilité et d’une reconnaissance accrues, tout en offrant des produits appréciés par les consommateurs. Pour filer la métaphore, on serait tenté de dire qu’en boulangerie, les franchises sont la levure du succès. Le savoir-faire des franchiseurs permet de se lancer, quasi les yeux fermés, dans une activité qui séduit – à n’en pas douter – une très grande majorité de Français.
GUILLAUME OUATTARA