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Le nettoyage et l’entretien des tombes relève d’un savoir-faire qu’un franchiseur est à même de transmettre à un franchisé… pour un apport réduit.
« S’acheter » une marque n’est pas à la portée de tout·e candidat·e franchisé·e. Mais il existe des franchises à petit apport. Si, si ! Vous disposez d’un petit, tout petit capital ? Flairez les bonnes pistes…
Après un licenciement économique, Clémence, jeune trentenaire, a voulu changer radicalement de vie et de domaine. Finis les longs tableurs Excel de reporting de son passé de marketing et de communication, place aux joies de la vie d’entrepreneuse. Son projet de changement de vie est tout tracé : monter une boutique d’ameublement et de décoration. « J’ai toujours eu une passion pour la décoration d’intérieur et le choix des bonnes associations de meubles, reconnaît l’ex-communicante. Pour moi, ouvrir une boutique paraissait assez naturel puisque grâce à mon passé professionnel j’ai la fibre commerciale. » Rendez-vous est pris avec plusieurs franchiseurs, rencontres, échanges, rédaction des dossiers. Tout allait bien jusqu’à l’épineuse question de l’apport. « J’avais complètement éludé ces questions-là, mais en comptant la location du fonds de commerce, le droit d’entrée et l’embauche d’un premier salarié, il fallait que je vienne avec 100 000 euros au minimum. » Une somme que la jeune femme, en plein projet d’achat immobilier, ne pouvait pas mobiliser. Un projet abandonné, donc.
Un gain proportionnel à son apport
Les très nombreuses nouvelles franchises qui voient le jour chaque année en France et viennent gonfler les quelque 80 000 franchises déjà existantes occultent de nombreux projets qui tombent à l’eau faute de financement. « De manière assez traditionnelle, on considère qu’un apport doit couvrir un tiers du budget total pour le lancement de sa franchise », explique Jean-Luc Cohen, fondateur de Framboise Consulting, cabinet spécialisé dans l’accompagnement des franchiseurs et franchisés. La question du financement mérite d’être longuement réfléchie par les aspirants franchisés. Peut-on investir avec un apport minimal, moins de 10 000 euros ? « Tout est possible, mais tout dépend véritablement des ambitions du candidat ou de la candidate à la franchise, répond Pascal Lambert, dirigeant du cabinet de conseil Franchise Expert. Mais il ne faut pas se leurrer, tout lancement d’activité exige un coût et le bénéfice dépend également de la mise de départ. » Il est donc tout à fait possible de se lancer dans des projets de franchise avec un petit apport. De nombreux sites Internet recensent, d’ailleurs, ces bons plans pour les petits budgets. Activités de services à la personne, de travaux domestiques, de diagnostic immobilier ou encore de réparation d’automobiles : les secteurs sont variés pour les petits apports. « Le modèle que l’on voit de plus en plus se développer pour celles et ceux qui disposent d’un apport minime, ce sont des activités individuelles qui ne demandent ni locaux ni investissements trop lourds en matériel, confirme Jean-Luc Cohen. Il s’agit en général d’activités qui n’exigent finalement qu’un véhicule pour se déplacer chez les clients et, surtout, impliquent de payer de sa personne sur le terrain. ». Un exemple qui n’a rien de comique : le secteur du… nettoyage de tombe. Franchise insolite, certes, mais qui recrute et surtout assure de belles rémunérations !
Travailler avec sa voiture
Mais, justement, peut-on s’attendre à de grosses rémunérations avec un apport minimal ? « Dans ma vision du secteur, les franchises qui ne demandent qu’un petit apport ne sont pas non plus celles qui vont générer beaucoup de revenus, met en garde Pascal Lambert. Encore une fois, tout dépend des envies de chacun, des envies de rémunération. L’absence de charges salariales promet de maximiser son niveau de revenus, et, à titre individuel ça autorise à vivre très confortablement. » Si les apports de moins de 10 000 euros correspondent à des activités qui ne demandent qu’une unité mobile (jargon du secteur pour désigner un véhicule automobile), des apports un peu plus importants – tout en restant raisonnables – entrevoient l’ouverture d’un point de vente. Avec 40 000 ou 50 000 euros, on ouvrira un corner de réparation de téléphones en supermarché.
Louer ou encore faire financer son apport…
Qui est éligible à la franchise avec petits apports ? Assez paradoxalement, des personnes totalement en dehors des secteurs d’activité qu’elles veulent lancer. « Les franchiseurs que j’accompagne me tiennent tous le même discours : ils veulent des personnes en reconversion, issues d’univers bien différents, affirme Jean-Luc Cohen. Même pour des métiers ultra-manuels comme la réparation de carrosserie, un franchiseur préférera toujours former quelqu’un en dehors du sérail mais dont il sait qu’il appliquera à la lettre la recette qui a fait le succès des franchises passées. ». Dernière option pour les aspirant ·es franchisé·es, passer par le modèle de la location-gérance. Le concept ? Louer une franchise auprès d’un franchiseur pour ne pas avoir à verser d’apport trop lourd au début de l’activité. « C’est le bon moyen d’obtenir une connaissance préalable du réseau de franchise, calcule Pascal Lambert. C’est un modèle qui existe dans d’autres activités et qu’on est en train d’associer de plus en plus à la franchise. » Autre avantage d’une telle variante, celui des revenus qui sont ceux obtenus via le résultat d’exploitation net. Quel que soit le modèle que vous choisirez pour votre franchise à petit prix, le travail que vous devrez fournir sera prenant et les sacrifices nombreux. « Sans employés au début, vous devrez forcément mettre la main à la pâte. » Jean-Luc Cohen livre une autre idée « en or » : « Certains dispositifs de Pôle Emploi représentent des apports indirects, de quoi vivre correctement de votre a ctivité, le temps qu’elle décolle. » Intelligent !
Franchises à petit prix :
Un petit tour rapide sur Internet et le franchisé en herbe va détecter les bons plans à petit apport. Dans le domaine de la piscine, Blue 2.0, réseau d’installateurs de piscines sur-mesure, n’exige qu’un apport de 5 000 euros. Nexeau, un réseau d’experts dans la détection de fuite d’eau, demande de mobiliser 4 500 euros. Le domaine immobilier est également pourvoyeur d’opportunités, qu’il s’agisse de la négociation de biens (chez 3D Immobilier ou la lucarne de l’immobilier, par exemple) ou de l’expertise de biens (avec BC2E par exemple). Enfin les domaines de la coiffure et de l’esthétique proposent également des franchises à petit prix.
Guillaume Ouattara
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