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« L’économie française tourne à nouveau à 99 % de ses capacités », rassure fin août le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. L’optimisme ne relève pas de la seule incantation volontaire : l’Insee a révisé ses prévisions et avance désormais 6,25 % de croissance économique en France pour 2021. La machine redémarre, la franchise, elle aussi, fait sa rentrée. Modèle résilient en temps de crise, le commerce associé a séduit un grand nombre d’entrepreneur·es à la recherche d’une nouvelle aventure humaine. Ces formes d’entreprendre ont même poussé certain·es à la reconversion. Pour d’autres, la franchise reste encore trop mal connue. Quelques acteurs participent à la rendre toujours plus accessible. Au premier chef : la Fédération française de la franchise (FFF).
Elle revêt un caractère incontournable au sein du tandem franchiseur-franchisé. Créée en 1971, la « FFF » – hélas trop souvent confondue avec son homonyme du ballon rond ! – demeure le fruit d’un rapprochement des pionniers de la franchise en France. Comme La Lainière de Roubaix, Pronuptia ou Manpower. Entre autres. À la tête de la Fédération française de la franchise : Véronique Discours-Buhot. Elle qui a chapeauté le Global Food Safety Initiative débarque à la « FFF » en 2019. Quelques mois avant la crise, « il a fallu faire vite en termes d’adaptation, d’autant plus quand la personne que vous remplacez était à l’œuvre depuis 35 ans. Mais tant mieux, je vois les crises comme des opportunités de mouvement ». Les missions au quotidien de la fédération, les acteurs représentés, les enjeux clés des franchiseurs et franchisés… À bâtons rompus avec… VDB.

Au quotidien, quelles sont les missions pour la Fédération française de la franchise ?

Tout le monde a entendu parler du modèle de franchise. Mais peu de gens le comprennent réellement. La franchise souffre souvent d’une image poussiéreuse, certains l’assimilent aux succursales, à des grands groupes ou bien à un montage qui favoriserait forcément le franchiseur et peu le franchisé. Il faut rompre avec ces idées reçues. Et c’est ce que nous tentons de faire à la Fédération française de la franchise. Nous veillons à faire connaître au plus grand nombre les vertus du concept.

Puis, évidemment, nous endossons un rôle de représentation. Des franchiseurs et des franchisés. Représenter l’un sans l’autre constituerait une hérésie. En pratique, c’est la tête de réseau qui adhère, puis les franchisés accèdent à la FFF. Nous portons alors leurs besoins auprès des pouvoirs publics. Nous menons donc – en partie – un rôle de lobbying. Pendant la crise, nous avons travaillé de front avec Bercy. Le gouvernement nous sonde pour connaître les retours des mesures mises en place et savoir comment elles s’appliquent dans les faits. La FFF joue donc aussi l’intermédiaire entre les pouvoirs publics et les acteurs – franchiseurs et franchisés – sur le terrain. Avec toujours en tête la volonté de défendre les intérêts de ceux que nous représentons.

À la fédération, nous proposons également des formations. Auprès de nos franchiseurs et franchisés. Des formations basiques – en présentiel ou à distance – comme « qu’est-ce qu’être franchisé ? » ou « suis-je fait pour la franchise ? », assorties de tests. Des éclairages aussi sur le rôle essentiel de l’animation réseau. Des enseignes viennent parfois nous réclamer des formations sur-mesure. Enfin, nous mettons en place des organes de médiation pour appréhender les litiges, soit au sein des réseaux en interne, soit entre un franchisé et les clients finaux.

Quel serait l’enjeu du moment pour les franchiseurs et les franchisés ?

Je crois que l’un des défis majeurs sera de trouver l’équilibre du business en intégrant l’omnicanalité. En raison de la crise, les têtes de réseau ont mis à disposition des outils numériques pour poursuivre l’activité. Le click & collect a été généralisé. Aujourd’hui, j’estime que l’on n’a aucun intérêt à opposer commerces physique et numérique. L’un ne doit pas prendre le dessus sur l’autre, ils sont complémentaires. D’où la nécessité d’apprécier le juste équilibre.

Souvent, on retrouve les mêmes clients en commerces numérique ou physique, mais ce sont plutôt les moments de consommation qui diffèrent. Prenez l’exemple des hypermarchés. Les consommateurs pourraient faire leurs courses dites chronophages, régulières, par Internet. Et se rendre physiquement dans les magasins pour profiter, flâner et acheter d’autres produits. Disons des achats plaisirs.

Plus que jamais, vous êtes confiante en la pérennité du modèle à l’avenir ?

Absolument ! D’ailleurs le modèle a montré sa capacité de résilience pendant la crise. La franchise répond en tout point à notre économie et à notre société. L’ère dans laquelle tout doit être fait par l’État ne peut plus continuer. Beaucoup de gens doivent dessiner et créer leurs propres emplois. La franchise constitue un moyen d’y parvenir, et moins risqué qu’entreprendre en solitaire, puisque le retour sur investissement se révèle beaucoup plus rapide. Le modèle repose avant tout sur un partage des richesses. Une forme de dépendance mutuelle entre le franchiseur et le franchisé qui favorise la réussite globale.

Franchise Expo Paris revient en « vrai ». Avec Reed Expositions qui le pilote, le salon reste la création de la FFF il y a 40 ans. Un soulagement ?

Que ça fait du bien de retrouver des événements en physique ! Le salon accueillera plus de 500 exposants. D’ailleurs, de nouvelles enseignes feront leur apparition. Environ 160, soit 31 %. On s’en félicite. Les participants pourront aussi parcourir le village des experts – un record pour cette édition –, soit une manière de comprendre les étapes juridiques et comptables, entre autres, avant de se lancer. Sans oublier les ateliers et les conférences. Bref un rendez-vous incontournable.

Propos recueillis par Geoffrey Wetzel

Franchise Expo Paris se déroulera du 26 au 29 septembre à la Porte de Versailles (passe sanitaire obligatoire).

 

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