Quels choix pour le candidat sans capacités financières ?

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Le projet même d’entreprise en franchise suppose, voire exige, du partenaire indépendant un apport financier initial. Calculé par les têtes de réseaux en fonction des investissements indispensables au lancement de l’entreprise : le loyer des locaux, les aménagements, le mobilier, les matières premières, le personnel, etc. Rare d’ouvrir une franchise sans capital ? Oui, mais pas impossible. Une alternative sérieuse à deux moyens s’offre aux personnes sans apport : d’une part, les enseignes qui privilégient les compétences et le savoir-être aux capacités financières, les réseaux de micro-franchises d’autre part où les apports sont minimes – sous forme de financements d’honneur ou de prêts à taux zéro. D’autres formes de financement, tel le crowdfunding, sont ouvertes. On décrypte.

Recruter de façon élargie

Même si une formation initiale et une formation continue sont prévues dans le parcours d’un franchisé (lire dans ce numéro les clés de la formation), nombre de franchises recherchent des qualités et des savoir-être spécifiques en prérequis. Certains points de ventes de proximité exigent par exemple un sens relationnel élevé et un sens fort du service client. Ce sont des compétences recherchées notamment dans la fleur, la boulangerie ou la restauration rapide. D’autres réseaux vont prioriser lors de leur recrutement des tempéraments commerciaux à l’image des enseignes immobilières, de courtage ou de services à la personne.

Pour garder des candidats au profil idéal mais aux ressources financières insuffisantes, certaines franchises mettent en place certains systèmes : il va s’agir par exemple d’une gérance libre avec rachat de parts progressif : un profil sera recruté comme directeur salarié. S’il remplit ses promesses, son employeur devient son franchiseur – la tête de réseaux peut aussi intervenir directement – et lui avance l’apport nécessaire sous la forme d’un crédit-bail. Ce mécanisme est ouvert tout aussi bien à des salariés qui auraient grimpé les échelons en interne.

Un système avantageux pour les deux parties : primo, le franchisé bénéficie d’un aperçu concret de la franchise grâce à son expérience de salarié. Surtout, il minimise ses investissements en tant que locataire au départ car le propriétaire du fonds reste la tête de réseau. Il se place, deuxio, dans de bonnes dispositions pour un futur rachat car sa connaissance intime de l’entreprise lui donne le moyen d’estimer concrètement la rentabilité de l’implantation.

De nombreux secteurs se prêtent à la location-gérance, à l’image de la restauration. Les Quick, McDonald’s, La Boîte à Pizza ou encore Au bureau savent fonctionner de la sorte. Idem dans la distribution avec Carrefour, Franprix ou encore Dia. Certaines franchises dans le bien-être l’autorisent également comme l’enseigne Yves Rocher. Enfin, le secteur des stations-services pratiquent aussi la location-gérance – BP, Total ou Total Access. Une gérance à même de constituer une étape vers la franchise classique.

Une gérance libre avec rachat de parts progressif : ce mécanisme est ouvert tout aussi bien à des salariés qui auraient grimpé les échelons en interne.

Et pourquoi pas la micro-franchise ?

Autre tactique pour minimiser son apport, les franchises à investissements de départ minimes, dites microfranchises. Un modèle entrepreneurial qui minimise l’apport pour se lancer dans l’aventure à moins de 10 000 euros. Il s’agit généralement de concepts que le franchisé va même dupliquer depuis son domicile – avec naturellement une économie réalisée sur l’implantation – et dans l’univers des services. Les exemples sont nombreux : AximoTravo, Mental’O, Cosméticar, AD Seniors, Cyclopolitain, O2 jardinage, Chauffeur&Go ou encore MonAssistantNumérique.com.

Dans l’immobilier et le courtage, les apports exigés chutent, à l’image des Safti – conseillers indépendants en immobilier (2 000 euros d’apport) : La Lucarne de l’immobilier (sans apport) ou AXA (sans apport pour devenir expert de la protection sociale et patrimoniale) en sont les exemples les plus connus…

N’oublions pas non plus que le candidat à la franchise reste éligible, même sans apport, à des aides financières – prêts d’honneur, création d’entreprise. Ces PTZ (prêts à taux zéro) assoient la crédibilité auprès des institutions financières plus classiques pour de futurs emprunts. Il n’est pas rare, en outre, que des franchises aient construit des partenariats avec des institutions financières telles que l’Adie* pour aider les candidats à la franchise à accéder à des micro-prêts.

Reste… le piège. Ces réseaux fragiles qui tentent les candidats par des conditions d’admission au rabais. L’aventure hérite souvent du préfixe « més »…

Geoffroy Framery

* À l’origine Association pour le droit à l’initiative économique, reconnue d’utilité publique depuis 2005. Son réseau donne le moyen aux personnes sans ressources de créer leur propre entreprise par le microcrédit dit accompagné. Sur tout le territoire français, dans les DOM et certains TOM.

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